L'industrie de la gestion parasitaire compte 730 entreprises au Canada et emploie plus de 3 mille personnes, selon la firme d'analyse sectorielle IBISWorld.

Photo Credit: Northeastern Exterminating Brooklyn

La gestion parasitaire: une industrie en croissance

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L’été, les compagnies de gestion parasitaire sont inondées d’appels de particuliers et d’entreprises commerciales désespérés de se débarrasser des insectes et des rongeurs nuisibles qui ont emménagé chez eux.

Mais les affaires sont bonnes à l’année.  Selon la firme d’analyse sectorielle IBISWorld, l’industrie au Canada connaît une croissance annuelle de 4,1% depuis 2009 et les revenus frôlent les 400 millions de dollars.

«On travaille avec du matériel vivant, donc la matière première de notre industrie, si on veut, est pas mal inépuisable,» dit Michel Maheu, directeur de la compagnie québécoise Maheu&Maheu, fondée en 1933.

La punaise de lit: une peste qui rapporte

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Les punaises de lit ont fait un retour en force à la fin des années 2000. Crédit photo: CDC/DG.

De toutes les pestes indésirables, c’est la punaise de lit qui cause le plus de maux de tête depuis quelques années.  À New York, de grands magasins comme Nike ont dû temporairement fermer leurs portes en 2010 à cause d’infestations.

La Grande Bibliothèque, au centre-ville de Montréal, a fait l’objet d’interventions à quelques reprises.

Michel Maheu note que des entreprises de gestion parasitaire spécialisées sont nées avec la recrudescence de la punaise.

Il dit que la lutte est loin d’être terminée.  «C’est un insecte qui avait été ni plus ni moins rayé de la carte, du moins on le croyait, jusqu’à la fin des années 2000, où on les a vu rebondir avec force.»

Aucun établissement n’est à l’abri, ni même les hôpitaux.  Plus il y a mobilité des personnes, plus les insectes voyagent — sur les vêtements, dans les valises, à bord des conteneurs.

«On a des insectes avec les échanges commerciaux internationaux qui sont transportés ici et là, puis ils vont réussir à s’adapter à de nouveaux environnements où il n’y a pas de prédateurs naturels,» explique Michel Maheu.  «Évidemment ce sont des situations très préoccupantes, mais heureusement les autorités suivent ça de très près.»

Des conditions défavorables

Certains insectes qui ne sont pas indigènes au Canada n’auront pas la vie longue puisqu’il leur faut survivre aux rudes hivers.

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Les fourmis charpentières sont des insectes «durs à cuire», capables de survivre aux durs hivers canadiens.

D’autres s’adapteront, comme la fourmi charpentière qui produit une sorte d’antigel pour se protéger du froid.

Des espèces importées pour la lutte biologique sont parfois bienvenues, mais elles peuvent devenir elles-mêmes envahissantes et faire des ravages considérables — comme la coccinelle asiatique qui tue les puçerons.

Et puis, des insectes indigènes que l’on retrouvait autrefois dans des zones bien circonscrites migrent en raison du réchauffement climatique et pour d’autres raisons qui ne sont pas toujours bien connues.

C’est le cas de certaines espèces de guêpes, maintenant très répandues dans la région de Québec.

Faut-il être s’en préoccuper?  Michel Maheu répond qu’il faut faire la part des choses et ils se veut rassurant.  «Moins de 1% des espèces d’insectes sur la planète sont nuisibles.»

Catégories : Société
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