Photo Credit: ifong/Shutterstock

Un groupe demande au Canada et aux provinces de bannir deux antibactériens communs

L’État américain du Minnesota interdisait récemment le triclosan, un produit chimique antibactérien et antifongique qui se retrouve dans des milliers de produits de consommation d’usage courant, des vêtements au dentifrice.

Et maintenant, L’Association canadienne du droit de l’environnement (CELA) recommande aux gouvernements du Canada et des provinces de faire de même, mais de bannir aussi le triclocarban.

Risque pour les lacs et les rivières

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La structure chimique du triclosan. Crédit photo: The Encyclopedia of Earth.

Le triclocarban est un additif utilisé depuis des décennies, surtout dans les savons et les agents nettoyants, mais c’est sans doute le triclosan, soupçonné d’être un perturbateur du système endocrinien, qui fait le plus couler d’encre.

Son usage est réglementé au Canada.  Il fait parti des ingrédients dont l’utilisation est restreinte ou interdite dans les cosmétiques.

Dans un rapport préliminaire publié en 2012, le gouvernement canadien affirmait qu’il ne pose pas de danger pour la santé humaine, dans les concentrations actuelles.

Cela dit, Ottawa a reconnu que «triclosan pénètrerait, ou pourrait pénétrer, dans l’environnement en une quantité, à une concentration ou dans des conditions de nature à avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l’environnement ou sur la diversité biologique.»

Le triclosan aboutit dans les eaux usées et par conséquent, dans les cours d’eau.

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« Dans l’environnement aquatique, on sait que le triclosan génère des dioxines et d’autres substances nocices, » dit Fe de Leon, une chercheuse auprès de l’Association canadienne du droit de l’environnement.  Crédit photo:  Ontario Fishing Online.

 

Comme c’est un contaminant qui peut s’accumuler dans la chaîne alimentaire aquatique, l’Association canadienne du droit de l’environnement craint que la santé des organismes qui vivent dans les cours d’eau à proximité des centres urbains soit compromise.  On pense notamment à ceux des Grands Lacs.

En se fiant à l’outil d’évaluation de toxicité «Green Screen» pour les produits chimiques, la CELA a déterminé que le triclosan est une substance de niveau 1 et le triclocarban, de niveau 2.

Le site «Substitution Support Portal» classe les agents chimiques ainsi:

  • Niveau 1 : Éviter, substances chimiques préoccupantes,
  • Niveau 2 : Utiliser, mais rechercher des solutions de remplacement plus sûres,
  • Niveau 3 : Utiliser, mais il existe des possibiités d’amélioration,
  • Niveau 4 : Substances chimiques sûres.

Des multinationales telles que Colgate-Palmolive, Procter and Gamble et Johnson & Johnson ont l’intention de retirer le triclosan de leurs produits.

Mais la CELA souhaite que les gouvernements agissent car 1,600 produits cosmétiques et 130 médicaments contenant du triclosan ont été signalés à Santé Canada.

Par ailleurs, l’usage de plus en plus répandu, voire abusif, des antibactériens peut contribuer à favoriser le développement de germes particulièrement résistants, un problème qui soulève présentement d’importantes préoccupations.

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