Des groupes de défense des droits de l’Homme du Canada se joignent à leurs homologues de Grande-Bretagne, du Pakistan, de Hongrie ou encore d’Egypte pour contester l’utilisation présumée par les services de renseignements britanniques de programmes de surveillance de masse.
Ils contestent la légitimité et la légalité de l’interception et de l’analyse de communications privées, ainsi que leur partage avec les Etats-Unis, tels que révélés par Edward Snowden, l’ancien collaborateur de la NSA.
Des audiences sur cette question ont débuté ce lundi à Londres devant l‘Investigatory Powers Tribunal, la juridiction qui traite des affaires liées aux services de renseignements intérieurs (MI5), extérieurs (MI6) ainsi qu’à l’agence britannique de surveillance (GCHQ).
Le gouvernement britannique qui reste évasif sur l’existence du programme de surveillance de masse « Tempora », indique simplement que «l’’interception de données fait l’objet de contrôles stricts. La politique de la Grande-Bretagne en cette matière est entièrement compatible avec la Convention européenne des droits de l’Homme».
Manipulation gouvernementale?
Reste que deux jours avant le début des audiences, la Secrétaire d’État à l’Intérieur , Theresa May a annoncé que le gouvernement britannique était en train d’élaborer un nouveau projet de loi devant réguler la surveillance d’Internet, ainsi que la rétention des données et les pouvoirs d’enquête. Selon elle, le nouveau texte va faire disparaître tout doute sur la volonté britannique d’encadrer les pratiques d’interception.
Michael Bochenek, directeur principal des questions juridiques à Amnesty International, pense au contraire que le gouvernement britannique cherche à manipuler les lois nationales afin de s’assurer de bafouer le droit international.

En novembre dernier, les révélations d’Edward Snowden sur la NSA, le GCHQ et l’étendue des écoutes avaient forcé les responsables des différents services de renseignements britanniques à s’expliquer devant des parlementaires. Ils avaient nié l’existence d’un programme de surveillance de la population britannique.
Des préoccupations au Canada aussi
Edward Snowden avait également révélé que l’agence d’espionnage électronique du Canada, le CSTC, entre autres choses, s’est servi de l’accès gratuit à l’internet dans un important aéroport canadien pour surveiller les périphériques sans fil de milliers de passagers des compagnies aériennes. Une surveillance qui s’est poursuivie pendant des jours alors que les intéressés n’étaient plus à l’aéroport. Une opération qualifiée d’illégale par quelques experts canadiens en cyber-sécurité.
Selon vous, des groupes de défense des droits de l’Homme canadiens ont-ils raison de s’impliquer dans cette cause britannique?
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