En décembre 2013, l’organisme sans but lucratif Justicia for Migrant Workers (J4MW), engagé dans la défense des droits des travailleurs migrants agricoles, a déposé une plainte auprès du Bureau du directeur indépendant de l’examen de la police (BDIEP).
Au cours d’une enquête portant sur des faits d’agression sexuelle en octobre et novembre 2013, la police provinciale aurait prélevé l’ADN d’une centaine de travailleurs migrants d’origine « indienne et afro-antillaise » du village de Vienna, en Ontario.

Des hommes âgés de 21 à 61, des grandeurs oscillant entre 5’0 (1m 52) et 6’5″ (1m98) et pesant entre 130 lb (58 kg) et 310 lb (140 kg) ont dû donner leur ADN, même si leurs caractéristiques physiques ne correspondaient pas à celles du suspect. La coupe et la forme de la chevelure des migrants n’avaient pas été pris en compte par les policiers dans leur sélection.
Les travailleurs rencontrés ne présentaient comme unique concordance avec la description du suspect que la couleur sombre de leur peau.
Pour la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP), ces travailleurs migrants aient été ciblés non seulement en raison de leur couleur, mais également sur la base de stéréotypes suggérant que les hommes noirs et les travailleurs migrants sont plus susceptibles d’adopter un comportement criminel .
Présumés coupables
La COD déplore également que des méthodes coercitives aient été utilisées chez ces populations passagères, particulièrement vulnérables et qui cherchent rarement à faire valoir leurs droits, craignant d’être renvoyés chez eux.
La Commission note enfin que les pratiques de la Police provinciale de l’Ontario visant le prélèvement volontaire d’ADN dans le cadre d’enquêtes policières semblent avoir un impact disproportionné sur les minorités visibles et les communautés marginalisées.
Bien qu’interdit par le Code des droits de la personne de l’Ontario, le profilage racial reste une réalité quotidienne dans la province la plus populeuse et la plus multiculturelle du Canada.
Autochtones et membres des communautés ethnoculturelles, en particulier les Noirs, sont les plus visés par le profilage racial. Selon la CODP ces groupes, plus que tous les autres, font l’objet d’interrogatoires abusifs, de demandes d’identification, de consignation des renseignements personnels, d’intimidation, de fouilles, de voies de fait et maintenant de prélèvement d’ADN.
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