L’heure de pointe au Nunavut n’est qu’une vague notion de l’esprit dans le plus jeune territoire nordique canadien. Par contre, comme le croit le chef de la sécurité publique de la capitale, Iqaluit, une grande partie des résidents connaissent bien « la minute de pointe ».
« Tous rentrent à la maison en même temps», souligne Kevin Sloboda. « Tous vont également travailler en même temps. Nous connaissons dons des moments de la journée où il y a des bouchons de circulation. Et comme nombre de résidents d’Iqaluit vont prendre le repas du midi à la maison, nous connaissons quatre épisodes quotidiens de minute de pointe. »

Bien qu’ayant le statut de capitale territoriale, la petite ville isolée d’Iqaluit n’a pour population totale que 7 000 habitants. À Iqaluit, il n’y a ni feux de circulation et aucune route menant vers une autre agglomération.
Qu’à cela ne tienne, près de 300 nouveaux véhicules s’ajoutent au parc automobile de la ville chaque année. Il y a aujourd’hui plus ou moins 5 500 véhicules enregistrés à Iqaluit alors qu’on en dénombre 8 900 dans l’ensemble du territoire.
« Il y a vraiment une augmentation du nombre de véhicules,» fait remarquer Waguih Rayes, gérant de la compagnie de transport maritime DegagnesTransarctik.
Rien qu’en août, cette société maritime a acheminé un nombre record de 106 véhicules automobiles vers Iqaluit en un seul voyage, battant le record pour un aller de 93 véhicules l’an dernier.
Waguih Rayes souligne également que l’augmentation du nombre d’automobiles et de camions de toute sorte n’a pas pour seule conséquence de congestionner les rues d’Iqaluit. Les cargos en souffrent également.
« C’est un problème pour nous également, car il nous est impossible d’empiler les véhicules. Nous pouvons par contre empiler des conteneurs. Donc, nous devons nous résoudre à charger les véhicules dans des conteneurs avant de les charger sur les cargos, ce qui augmente le coût du véhicule à son arrivée à Iqaluit.»
Croissance économique?
Est-ce là une conséquence d’une croissance économique notable au Nord? Sans doute.
Le secteur minier est en effervescence et offre de bons emplois avec des salaires alléchants.
Donc, Iqaluit voit arriver dans ses rues de plus en plus de véhicules neufs, mais les voitures les plus vieilles, celles qui sont en fin de vie ne quittent pas pour autant les abords municipaux et les terrains vagues où sont abandonnées des épaves. Des fuites de contaminants toxiques – plomb, mercure – sont déjà constatées.
Il semble qu’Iqaluit doive se pencher sur la possibilité d’imposer une taxe d’importation pour financer les coûts de récupération et d’enlèvement des vieux véhicules.
La réalité du Sud s’importe aussi.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.