Justice pour les femmes amérindiennes disparues ou assassinées

Justice pour les femmes amérindiennes disparues ou assassinées
Photo Credit: http://www.yawc.ca/

Morts violentes de femmes autochtones : Le PM Harper reçoit une volée de bois vert

La présidente du Conseil des femmes autochtones du Yukon est en colère devant le refus systématique du premier ministre du Canada d’ordonner la tenue d’une commission d’enquête nationale sur les milliers de cas non résolus de disparition de femmes autochtones au pays.

Stephen Harper a réitéré son opposition à la mise en place d’une telle commission d’enquête ce 21 août dernier lors d’un point de presse à Whitehorse, au cœur de sa tournée annuelle du Grand Nord.

Le premier ministre a déclaré: « Nous ne devrions pas considérer ces disparitions comme faisant partie d’un phénomène sociologique. Ce sont des crimes et c’est ainsi que nous devons les traiter.»

La mort violente de l’adolescente Tina Fontaine a relancé le débat sur la création d’une commission d’enquête sur ces disparitions. Le corps de la jeune amérindienne a été retrouvé le 17 août dernier dans un sac jeté dans la rivière Rouge à Winnipeg au Manitoba.

Stephen Harper est vertement critiqué par de nombreux leaders amérindiens, dont Marion Horne, présidente du Yukon Aboriginal Women’s Council, en ce qui a trait à son entêtement à refuser de changer sa position actuelle.

Marion Horne, présidente du Yukon Aboriginal Women's Council
Marion Horne, présidente du Yukon Aboriginal Women’s Council © Radio-Canada

« C’est une approche égoïste de sa part de ne pas croire qu’il nous faut une commission d’enquête nationale sur les disparitions violentes de nos sœurs. Nous sommes confrontés à des cas de disparition, de meurtres de femmes amérindiennes. Ce n’est pas sociétal ça?» martèle madame Horne.

« Il est essentiel que toute notre société soit confrontée à cette triste réalité. Il est essentiel que nous en ayons honte. Le monde entier est au courant de cet état de fait et, malgré tout, notre premier ministre s’enfonce la tête dans le sable.»

Marion Horne ajoute qu’elle maintiendra la pression sur les autorités fédérales, en premier lieu le premier ministre, pour que soit mise sur pied une commission d’enquête nationale sur les disparitions de ces femmes autochtones. Elle exige aussi que des services psychologiques accrus soient offerts aux membres des Premières Nations pour affronter les effets traumatiques de ces morts violentes.

« À ce jour, nous avons recueilli plus de 30 000 signatures et on nous refuse encore et toujours cette commission d’enquête. En tant que Canadiens, nous avons envoyé des fonds vers d’autres nations pour que de telles commissions d’enquête y soient mises sur pied alors qu’ici même, au Canada, chez nous, nous sommes face à une situation d’urgence qui est tout simplement occultée. C’est dégradant.»

Madame Horne est tout de même heureuse de constater que le député Yukon, membre du parti au pouvoir à Ottawa, le conservateur Ryan Leef, appui la mise sur pied d’une commission d’enquête, contre la décision de son chef. Elle voudrait voir un geste concret de la part du député. « Il doit aller plus loin que de simples mots.»

Catégories : Autochtones, Société
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