Le crabe bleu de l'Atlantique pourrait être le sauveur de la zostère contre les attaques du crabe vert destructeur

Le crabe bleu de l'Atlantique pourrait être le sauveur de la zostère contre les attaques du crabe vert destructeur
Photo Credit: Parcs Canada

Le crabe bleu à la défense de la zostère et des attaques du crabe vert en Atlantique

Une espèce invasive non indigène de crustacés, le crabe vert, que l’on retrouve dans les eaux du Canada atlantique, pourrait être confronté à un prédateur tout à fait naturel au large de la Nouvelle-Écosse.

Le crabe vert, originaire de la Méditerranée, a été introduit au New Jersey sur la côte atlantique des États-Unis en 1817. Vers le mitan du XXe siècle, il aurait étendu son territoire vers le nord, jusqu’aux eaux du sud de la Nouvelle-Écosse.

Crabe vert

Crabe vert

Au cours de la dernière décennie, le crabe vert aurait peuplé la région du Cap Breton, toujours en Nouvelle-Écosse, le nord de l’Île-du-Prince-Édouard et jusqu’aux Îles de La Madeleine dans le Golfe Saint-Laurent et même jusqu’aux eaux froides de Terre-Neuve.

Chris McCarthy, écologiste à Parcs Canada, souligne que l’hypothèse la plus plausible de l’arrivée de la seconde vague de crabes verts tirerait son origine de crustacés ayant migré du nord de l’Europe, des animaux qui prolifèrent dans les eaux froides nordiques.

Le crabe vert tire son alimentation des palourdes, huîtres, moules et petits poissons qui trouvent en remontant vers le nord mais, ce qu’il y a de plus inquiétant c’est qu’en fourrageant de la sorte pour se nourrir, le crabe vert détruit la zostère une plante d’une grande importance pour les écosystèmes marins de la planète.

La zostère sert de « pouponnière » à plus de la moitié des espèces marines commerciales tout comme à de nombreuses espèces menacées. Sans la zostère, les estuaires luxuriants que nous connaissons seraient des déserts sous-marins, ce qui aurait un impact majeur sur les espèces qui en dépendent.

Zostère

Zostère

Dans le but d’arrêter ces machines infernales à bouffer que sont les crabes verts, Parcs Canada a mis sur pied un projet pilote dans les estuaires des rivières Little Port Joli et St. Catherine près du parc national côtier de Kejimkujik.

Il semble que la pêche au crabe vert ait dépassé toutes les attentes. Des écologistes, des bénévoles et des pêcheurs professionnels locaux ont capturé plus d’un million et demi de ces crabes en quatre ans, réduisant un tant soit peu l’étendue des dommages causés.

Et voici qu’arrive le crabe bleu

Bien que ralenti, le crabe vert est toujours une menace.

Et, c’est en constatant une forte croissance de la population des crabes bleus que les écologistes trouvent espoir.

Le crabe bleu est quatre fois plus gros que son petit cousin vert. Le crabe bleu est une espèce que l’on retrouve naturellement dans l’Atlantique, bien que beaucoup moins fréquent dans les eaux froides de la Nouvelle-Écosse.

En 2013, en relevant des pièges à crabes verts, l’écologiste Chris McCarthy dit que son équipe avait capturé 14 crabes bleus.

En 2014, ce sont 200 de ces crabes bleus qui ont été capturés. Il croit que la population de crabes bleus pourrait facilement être de plusieurs milliers d’individus dans la zone étudiée des estuaires mentionnés plus haut.

Comme le crabe bleu a la même diète que le crabe vert et qu’en se nourrissant il ne touche pas à la zostère, la présence par milliers de ces crabes est une bonne nouvelle dans la guerre menée à l’espèce invasive qu’est le crabe vert.

« On les appelle affectueusement la cavalerie bleue » ,de dire monsieur McCarthy. « Cet été, nous avons constaté qu’il y a beaucoup moins de zostères détruites que par les années passées. C’est une indication, selon nous, que la population de crabes verts est en déclin.»

Quant à la croissance de la population de crabes bleus, l’équipe de Chris McCarthy croit que les larves sont venues au nord vers la Nouvelle-Écosse, emportées par les courants marins plus chauds venant du sud.

La situation est toujours préoccupante, les observations de  se poursuivent chez Parcs Canada, mais la santé constatée de la zostère et l’augmentation de la population d’oiseaux côtiers dans le secteur est de bon augure.

Catégories : Environnement et vie animale, Internet, sciences et technologies
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