Un bâtisseur de ponts culturels sur le thème douloureux du suicide

Scott Chisholm est pompier à Thunder Bay dans l’ouest de l’Ontario, une ville de moyenne importance à la pointe nord du Lac Supérieur. Il se souvient très bien de la première fois où il était « le seul blanc » dans une communauté amérindienne « très loin dans les bois ».

L’homme de 49 ans est le fondateur du Collateral Damage Project (trad.: Projet dommages collatéraux), un service d’appui à ceux et celles qui doivent composer avec le suicide d’un proche.

Scott Chisholm

Scott Chisholm a reçu une invitation de la part de la Première Nation Wapakeka pour y donner une allocution sur la prévention du suicide, intervention au cours de laquelle il a partagé une expérience personnelle de jeunesse. Son propre père s’est suicidé alors qu’il n’était qu’adolescent.

« Tenter d’en parler a toujours été difficile. C’est quand je me suis mis à le faire régulièrement, à partager cette douloureuse expérience avec d’autres, à parler de ma vulnérabilité que toute la richesse de la profondeur du partage m’est apparue. Je crois que, pour ceux qui restent, il est essentiel, primordial de partager cette triste expérience, de s’ouvrir pour guérir un tant soit peu. »

«  J’ai aussi réalisé que la confiance est au cœur du processus, que le respect en est une composante de base. Aller vers l’autre, tenter de vraiment le comprendre, de vraiment le connaître, voilà l’essentiel de notre démarche au Collateral Damage Project. »

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Même s’il a grandi dans le Nord ontarien, Chris Chisholm affirme que l’éducation qu’I a reçue ne l’a préparé en rien aux réalités des Premières Nations.

« Cela nous rend vulnérables, et c’est bien de se sentir ainsi. De dire je ne sais pas, est un vecteur d’honnêteté qui peut nous ouvrir bien des portes, bien des cœurs et nous permettre d’arriver à bâtir des ponts, du moins à en déposer les bases. Il faut avoir le courage et l’humilité de mettre de côté nos idées préconçues, nos suppositions.»