Près du quart des jeunes sans-abri qui parviennent à quitter la rue y retournent en moins d’un an selon les données d’une recherche conjointe menée par les Universités de Toronto en Ontario et Dalhousie en Nouvelle-Écosse.
Les chercheurs ont passé une année avec 51 jeunes qui avaient connu l’itinérance et le quotidien du SDF à Toronto et à Halifax. Ils ont procédé par interviews et par enquêtes afin de comprendre comment ils avaient réussi à quitter les rues et à s’être trouvé un toit et à définir les défis auxquels ils étaient confrontés.
Sean Kidd, un des coauteurs du rapport et psychologue clinicien au Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto, souligne que 24% des jeunes qui ont pris part à l’étude perdaient leur logement stable et retournaient dans le rue en moins d’un an.
« Je crois que cette situation découle d’un grand nombre de points de friction. Il en faut de la résilience, de la force de caractère et un bon réseau d’appui rien que pour sortir de la rue. Par contre, il y a une habitude qui est prise. De nombreuses années à vivre sans domicile fixe occulte le changement, lorsque très subit. »
« Ce sont très souvent de jeunes personnes qui n’ont jamais eu à gérer les responsabilités qui viennent avec un logement comme tel, ils ne les ont jamais apprises. Au cours de notre année d’observation, nous avons pu constater que chez ceux qui n’ont pas réussi à se sortir de la rue, qui y sont retournés, il n’arrivait pas à communiquer correctement avec la société autour d’eux. Même qu’ils avaient peu accès à des soins en santé mentale.»
Du travail à faire
De nombreux jeunes ont parlé de leurs expériences dans un blogue sur le site web de Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto. Ils racontent qu’un retard de quelques jours dans l’arrivée d’un chèque de paye ou une rixe avec un colocataire suffisent pour déclencher le processus de retour à la rue.
Plusieurs jeunes qui ont réussi à « faire l’année » sans retourner dans la rue veulent s’engager auprès des chercheurs des deux universités qui ont réalisé cette étude afin de trouver des moyens de venir en aide aux ex jeunes SDF de sorte qu’une fois sortis de la rue, ils le restent.
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