Assister à une messe en Acadie pourrait en surprendre plus d’un. Dans la majorité des diocèses, la moitié des prêtres actifs viennent de l’étranger. Originaires du Nigéria, de l’Inde ou des Philippines, ces ecclésiastiques sont venus combler un manque toujours plus criant. Et le recrutement est loin d’être terminé, car beaucoup d’hommes d’église sont aussi très âgés, les octogénaires y sont légion.
La situation est à ce point inquiétante que des évêques tournent maintenant leur regard vers la France pour renouveler le bassin d’ecclésiastiques francophones. C’est le cas de Monseigneur Daniel Jodoin, du diocèse de Bathurst au Nouveau-Brunswick qui rentre d’un séjour dans ce pays. Il y a rencontré de nombreux séminaristes dont l’âge varie entre 18 et 25 ans. L’évêque fonde beaucoup d’espoir sur ces jeunes qui sont, selon lui, des candidats tout désignés pour du recrutement outre-mer.
« Ils connaissent la langue, ils ont à peu près la même culture que nous, puis le climat, il y en a plusieurs qui connaissent l’hiver là-bas. Déjà ce sont des atouts qui vont leur permettre de mieux s’adapter. »

L’automne prochain, de jeunes séminaristes et des membres de communautés religieuses françaises viendront visiter son diocèse. Mais même si le recrutement à l’étranger s’avère, Daniel Jodoin estime que l’Église doit réfléchir à un nouveau mode de fonctionnement.
« Il faut repenser notre façon de vivre en église avec moins d’effectifs, moins de prêtres », conclut-il.
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