Un ancien président de Greenpeace, Patrick Moore, croit que le projet d’oléoduc Trans Mountain à travers les Rocheuses de la compagnie Kinder Morgan doit aller de l’avant malgré les vives protestations, car, dit-il, c’est dans le meilleur intérêt du pays.
Patrick Moore était l’un des premiers membres de Greenpeace. Il est reconnu aujourd’hui pour ses changements de position, notamment en approuvant l’exploitation des sables bitumineux du nord de l’Alberta. Il affirme, à l’encontre des déclarations d’experts mondiaux en la matière, que les changements climatiques causés par l’activité humaine n’existent pas.
« Je crois que les gens sont sur les dents dans un dossier qui, ultimement, risque de ne pas être un grave problème à long terme » a-t-il déclaré cette semaine à la radio anglaise de Radio-Canada en Colombie-Britannique. Il commentait alors les manifestations d’opposition à l’oléoduc qui se tenaient sur le site de Burnaby Mountain de l’Université Simon-Fraser.
D’autres intervenants ont souligné que plusieurs manifestants étaient prêts à aller en prison s’il le fallait comme étant un signe que Kinder Morgan a le devoir d’obtenir une certaine « licence sociale » avant d’aller de l’avant.
Le chef adjoint du parti libéral du Canada, le député Ralph Goodale a déclaré de son côté que « le gouvernement du Canada et les autres partisans de l’oléoduc ne peuvent pas tout simplement pas agir en matamores en fonçant tête baissée. »
« Ils doivent gagner la confiance et le respect des gens avec lesquels ils doivent discuter. »
Patrick Moore affirme qu’il est évidemment ardu de gagner la confiance des opposants, surtout quand ils ne comprennent pas les implications macroéconomiques du projet.
« Je crois qu’il y aura toujours des gens pour s’opposer à un projet comme celui-ci. Il y a eu de l’opposition au projet Gateway dans le Lowe Mainland (sud-ouest de la province, delta du Fraser). Il y a même des gens qui s’opposent aux ports, tout simplement.»
Patrick Moore est l’auteur du livre intitule « Confessions of a Greenpeace Dropout ». Il est aujourd’hui responsable du dossier environnement au Frontier Center of Public Policy, un groupe de réflexion de Winnipeg au Manitoba qui affirme « appuyer des politiques qui aideront les Prairies canadiennes à atteindre leur plein potentiel économique. »
Il ajoute que de faire sortir le pétrole d’Alberta et de l’acheminer vers les marchés internationaux est tout à fait dans l’intérêt du Canada.
« On nous pousse à croire aujourd’hui que les énergies fossiles sont néfastes, diaboliques. Cette forme d’énergie représente 88% de l’évolution de notre civilisation. »
« Je crois que si nous nous en tenions aux diktats de Greenpeace, notre civilisation s’écroulerait. Des milliards de personnes perdraient la vie si nous abandonnions le pétrole. »
Kinder Morgan a remballé tout son matériel déployé sur Burnaby Mountain après qu’un juge de la Cour supérieure de la Colombie-Britannique a rejeté sa demande d’extension de son injonction qu’elle avait obtenue contre les manifestants.
Les travaux d’exploration qui devaient être menés sont requis afin que Kinder Morgan puisse déposer une demande à l’Office national de l’énergie du Canada pour aller de l’avant avec la construction du pipeline.
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