Au cœur de Winnipeg, la capitale du Manitoba, un feu sacré brûle en permanence à l’angle de l’avenue St. Mary et de la rue Carlton, pour souligner le congrès spécial des chefs des Premières Nations du Canada qui s’est ouvert lundi.
« Ce feu sacré vous souhaite la bienvenue et vous invite à participer aux cérémonies» a déclaré aux délégués madame Lisa Meeches, directrice générale de Manito Ahbee.
Les chefs des Premières Nations de partout au Canada sont à Winnipeg au Manitoba cette semaine afin d’élire le prochain chef national de l’Assemblée des Premières Nations.
Cette élection s’est avérée nécessaire après la démission surprise de Shawn Atleo en mai dernier, au cœur de nombreuses critiques venant de chefs de nations autochtones voulant que l’Assemblée des Premières Nations se rapprochait indûment du gouvernement fédéral canadien.
Trois candidats sont inscrits: Perry Bellegard de la Saskatchewan, Leon Jourdain d’Ontario, et Ghislain Picard du Québec et chef intérimaire de l’Assemblée des Premières Nations.
Tout n’est pas au beau fixe pour autant dans ce processus électoral. Le grand chef manitobain Derek Nepinak doute encore de sa présence.
Les trois candidats ont affirmé leur volonté d’apporter des changements en profondeur à la structure et à la mission de l’Assemblée. Derek Nepinak est tout à fait d’accord avec ces déclarations.
Il ajoute par contre que l’organisation doit s’interroger sur ses pratiques et politiques si elle entend demeurer pertinente auprès des premiers peuples au Canada.
« Je crois que l’Assemble des Premières Nations entend être pertinente et encore plus efficace à l’avenir. Si tel est le cas, elle doit absolument s’engager à l’échelle communautaire et non seulement politique, » a-t-il déclaré. « C’est là quelque chose qu’elle n’a pas fait et depuis longtemps. »
Cathy Merrick, chef de la Première Nation Pimicikamak (Cross Lake) une nation crie du Manitoba, affirme pour sa part participer au processus électoral, mais ne sait pas encore pour qui elle votera.
« Les discussions portant sur les traits et les droits des autochtones font que nous avons grand besoin d’un nouveau leader qui parlera en notre nom, qui sera à l’avant –scène de la protection de nos droits. »
Outre l’élection du grand chef, les délégués se pencheront aussi sur les dossiers de santé des enfants dans les communautés, d’éducation et des femmes autochtones assassinées ou portées disparues.
Qui sont-ils?
- Ghislain Picard, est le chef régional de l’Assemblée des Premières Naitons pour le Québec et le Labrador. Il a remplacé au pied levé Shawn Atleo comme grand chef lors de la démission de celui-ci.
- Perry Bellegarde, est le chef de la Fédération des Nations amérindiennes de la Saskatchewan (Federation of Saskatchewan Indian Nations).
- Leon Jourdaine, est un ancien grand chef lors de la signature du Traité # 3 et également chef de la Première Nation Lac La Croix sans le nord-ouest de l’Ontario.
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