Cette semaine, plus précisément le 18 décembre, on a marqué la journée internationale des travailleurs migrants. Au Québec, le comité Travail migrant du Front de défense des non-syndiquéEs (FDNS) en a profité pour rappeler au gouvernement provincial ses obligations envers les travailleuses et les travailleurs migrants temporaires.
Le syndicat souligne que les quelque 45 000 personnes migrantes travaillant au Québec en vertu de divers programmes d’emplois temporaires, voient leurs droits bafoués régulièrement.
Par exemple, note le FDNS, le permis de travail des migrants les lie à un seul employeur. Ils ont l’obligation de résider chez cet employeur et ils sont sous la menace constante d’un rapatriement dans leur pays d’origine.
Deux poids deux mesures
Le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) a pour sa part exprimé de nombreuses préoccupations suite aux changements effectués par Ottawa sur le dossier des travailleurs migrants.
Parmi ces préoccupations, il y a décision de réduire la période maximale au cours de laquelle les travailleurs peuvent rester au Canada. Une période qui était limitée à quatre ans depuis 2011. Pour le CCR, cette réduction du temps de travail appliquée aux migrants ayant déjà des bas salaires, ne va faire qu’exacerber les vulnérabilités existantes.
Quant aux réfugiés et autres immigrants, le CCR trouve qu’ils ne font pas l’objet de la même considération que les autres travailleurs économiques ou investisseurs étrangers courtisés par Ottawa.
Le CCR cite par exemple la difficulté de la réunification familiale. Les réfugiés et autres immigrants sont séparés de leurs familles depuis des années en raison des longs délais de traitement de leurs dossiers. Alors qu’Ottawa s’apprête à lancer le nouveau système électronique, Entrée express, qui servira à gérer rapidement les demandes de résidence permanente présentées dans le cadre de certains programmes d’immigration économique fédéraux.
D’où d’ailleurs l’appel ironique du Conseil canadien pour les réfugiés pour que soit également lancé un programme d’entrée express pour réunir les familles dans un délai de six mois ou moins.
En compagnie de Didier Oti, Janet Dench, la directrice du CCR déplore l’orientation politique qui sous-tend la gestion actuelle des questions d’immigration au Canada.
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