Des temps forts dans les dossiers amérindiens au Canada en 2014

Des temps forts dans les dossiers amérindiens au Canada en 2014
Photo Credit: Radio-Canada

Des temps forts dans les dossiers amérindiens au Canada en 2014

Bien qu’il y ait eu des centaines d’histoires en 2014 dans les dossiers des Premières Nations au Canada, en voici cinq qui retiennent l’attention.

Certaines d’entre elles sont carrément choquantes, d’autres touchantes, mais chacune a modifié le paysage médiatique et social au Canada.

Les femmes amérindiennes assassinées ou disparues

Rinelle Harper (Radio-Canada)

Rinelle Harper (Radio-Canada)

Le dossier de la violence faite aux femmes amérindiennes a été au cœur de l’actualité de 2014  après que nous avons vu la parution de plusieurs histoires de violence extrême faire la une des bulletins radio et télévision et être traitée dans de nombreux éditoriaux.

Les épouvantables attaques sur les personnes de Marlene Bird et de Rinelle Harper tout comme les décès tragiques de Tina Fontaine et de Loretta Saunders ont amené une intensification des appels lancés partout au Canada pour que soit tenue une enquête nationale. Les chefs des partis d’opposition à Ottawa, les premiers ministres des Provinces et les chefs des Premières Nations se retrouvent tous au nombre de ceux qui ont lancé cet appel au premier ministre canadien.

En décembre, Stephen Harper a encore une fois déclaré qu’une telle enquête nationale n’est pas une priorité pour son gouvernement.

La décision de la Cour Suprême du Canada dans le dossier de la Première Nation Tsilhqot’in

Décision historique de la Cour Surprême du Canada en faveur de la nation Tsilhqot’in, une première  au pays (Darryl Dyck/Presse canadienne)

Décision historique de la Cour Surprême du Canada en faveur de la nation Tsilhqot’in, une première au pays (Darryl Dyck/Presse canadienne)

En juin, la Cour Suprême du Canada a rendu un jugement historique en faveur de la nation Tsilhqot’in. La cour a décrété que les Tsilhqot’in détenaient  un droit historique sur un grand territoire traditionnel de plus de 1 700 kilomètres carrés et non seulement sur l’emplacement des vieux villages comme l’arguaient les gouvernements, fédéral et provincial.

Cette décision est une première au Canada en ce qui a trait à la reconnaissance de titres amérindiens à l’extérieur des réserves.

De plus, cela ouvre la porte à des années de négociations en Colombie-Britannique, car la province est truffée de zones où les réclamations territoriales amérindiennes ne sont pas résolues.

Cette décision de la Cour Suprême du Canada fera aussi jurisprudence dans de nombreux autres dossiers de réclamation territoriale amérindienne d’un bout à l’autre du pays, surtout au Québec et dans les provinces maritimes où les traités de cession n’existent tout simplement pas.

Des familles amérindiennes qui refusent les traitements de chimiothérapie

Makayla Sault, de la Première Nation New Credit en Ontario, dont la leucémie a été diagnostiquée en janvier 2014 (Connie Walker/Radio-Canada)

Makayla Sault, de la Première Nation New Credit en Ontario, dont la leucémie a été diagnostiquée en janvier 2014 (Connie Walker/Radio-Canada)

Deux fillettes amérindiennes ont fait la une cette année quand leurs familles respectives ont mis un terme aux traitements de chimiothérapie qu’elles suivaient pour combattre la leucémie pour se tourner vers la médecine traditionnelle. Dans les deux cas, après de courtes enquêtes, la société d’aide à l’enfance Brant a refusé d’intervenir malgré les mises en garde des médecins-oncologues traitants quant aux chances de survies des jeunes patientes. Le second dossier est allé en cour et s’est résolu par une décision qui marque aussi un précédent, victoire pour certains, défaite et parodie de justice pour d’autres.

Dans les deux cas, les familles ont opté pour des traitements coûteux telle l’absorption de grandes quantités de jus, d’injection de vitamine C par intraveineuse et de thérapie au laser froid administrée par  Brian Clement de l’Institut de santé Hippocrates  de Floride.

Il a été par la suite découvert que cet homme n’est pas un médecin et qu’il est poursuivi en justice par d’anciens employés qui allèguent que ce dernier opère une escroquerie selon les lois floridiennes et qu’il pratique la médecine sans détenir de permis.

Travail loin d’être complété pour la Commission Vérité et Réconciliation

Commission Vérité et Réconciliation à Edmonton en mars. (Darryl Dyck/Presse canadienne)

Commission Vérité et Réconciliation à Edmonton en mars. (Darryl Dyck/Presse canadienne)

Des milliers de personnes se sont retrouvées à Edmonton en Alberta en mars dernier pour assister au dernier événement de la Commission Vérité et Réconciliation et y participer.

Au cours des quatre dernières années, la commission a tenu des audiences publiques à Winnipeg, à Vancouver, à Halifax, à Saskatoon,  à Inuvik et à Montréal.

Mais, la tâche de la Commission Vérité et Réconciliation est loin d’être complétée. Des milliers de survivants des écoles résidentielles – des centres de « déindiennisation » – attendent toujours de recevoir les résultats de l’analyse de leurs dossiers par le Processus d’évaluation indépendant du ministère des Affaires autochtones et Développement du Nord Canada.

En 2014,  des survivants de l’école résidentielle St.Anne en Ontario ont remporté le bras de fer qu’ils avaient entrepris avec le gouvernement fédéral canadien en regard de certains documents clés étayant leurs dossiers.

Malgré tout, la Commission Vérité et Réconciliation n’a pas réussi à obtenir la conservation des témoignages des survivants pour l’histoire.

Démission du chef de l’Assemblée des Premières Nations

Shawn Atleo, chef national de l’Assemblée des Premières Nation, lors de sa démission en mai dernier. (Sean Kilpatrick/Presse canadienne)

Shawn Atleo, chef national de l’Assemblée des Premières Nation, lors de sa démission en mai dernier. (Sean Kilpatrick/Presse canadienne)

Démission-choc du chef de l’Assemblée des Premières Nations, Shawn Atleo après qu’il se soit retrouvé devant de violentes réactions de la base dans le dossier du projet de loi fédérale qui portait sur le réaménagement de l’éducation en milieu autochtone.

Par des changements apportés à Loi sur l’éducation des Premières Nations, près de deux milliards de dollars auraient été investis dans l’amélioration des programmes et des conditions d’éducation au sein des réserves au Canada, mais, dès l’annonce publique de l’intention gouvernementale d’aller en ce sens par le dépôt du projet de loi, de nombreuses voix se sont élevées dénonçant le processus, arguant le manque flagrant de consultation au sein des communautés et le contrôle laissé au gouvernement fédéral.

Catégories : Autochtones, Environnement et vie animale, Internet, sciences et technologies, Politique, Santé, Société
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