Un des campus de l'UNB

Un des campus de l'UNB
Photo Credit: unb.ca

L’Université du Nouveau-Brunswick est aux prises avec une controverse sur fond de racisme

L’Université du Nouveau-Brunswick (UNB) au Canada atlantique doit faire enquête sur des propos supposément racistes émis par un professeur de sociologie de l’institution, alléguant que l’afflux d’immigrants asiatiques est une menace au caractère européen du Canada.  imgres

Kerry Jang (Radio-Canada)

Kerry Jang (Radio-Canada)

Kerry Jang, conseiller municipal de Vancouver en Colombie-Britannique – à l’autre bout du pays – a déposé une plainte officielle contre le professeur Ricardo Duchesne. Selon monsieur Jang, les commentaires du professeur de sociologie de l’UNB sont essentiellement des propos haineux.

« Il propose une analyse inquiétante, affirmant que les villes asiatiques surpeuplées à Hong Kong et au Japon sont sales et que, donc, que tous les Asiatiques le sont. »

L’été dernier, Kerry Jang a déposé sa plainte auprès de Robert MacKinnon, un des vice-présidents de l’UNB, affirmant que les propos du professeur Duchesne causent un tort sérieux à l’institution et que cette dernière devrait songer à le retirer des salles de cours.

« Il propose une seule perspective sociologique et se sert de son affiliation universitaire pour faire passer son message. Ce n’est pas du vrai travail académique, tout simplement, » ajoute monsieur Jang.

​Le professeur Ricardo Duchesne enseigne la sociologie à l’UNB. Dans ses cours, il propose à ses étudiants de repenser les valeurs du multiculturalisme. Il ajoute que les Blancs perdent peu à peu l’emprise sur leurs propres pays dans la plupart des sociétés d’immigration comme le Canada.

« Pourquoi les gens ont si peur et veulent à tout prix me faire taire?» demande le professeur Duchesne.

Ricardo Duchesne (Radio-Canada)

Ricardo Duchesne (Radio-Canada)

Il offre une vision personnelle de l’immigration asiatique et de ses impacts sur Vancouver.

« L’arrivée des Chinois en particulier et des Asiatiques en général s’est faite trop rapidement. Essentiellement, nous avons vu une ville à l’image très britannique qui, en quelques années, a pris un visage résolument asiatique, » ajoute le professeur.  « Quand vous visitez les écoles, les universités, dans bien des cas, on n’y voit presque que des élèves et des étudiants asiatiques. »

Il avance la thèse que les immigrants ne respectent pas les notions de libéralisme occidental. « La Suède n’avait pratiquement pas de cas de viols. Tout à coup, on ouvre les frontières à l’immigration et ce pays scandinave se retrouve avec un des plus hauts taux de viols au monde. En Norvège, le même phénomène se produit. »

Miriam Jones (Radio-Canada)

Miriam Jones (Radio-Canada)

Les propos du professeur Duchesne ont peut-être déclenché une plainte et une enquête, mais le syndicat représentant les professeurs de l’UNB affirme qu’il a droit à une défense juste et équitable.

aunbt_logoMiriam Jones, présidente de l’Association des professeurs de l’Université du Nouveau-Brunswick (AUNBT), affirme de son côté que le principe de la liberté académique tel que défini par l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université est de plus en plus attaqué par des corporations, des intérêts politiques et même par des multinationales pharmaceutiques qui n’aiment pas les conclusions auxquelles arrivent les chercheurs.logo

Selon la cheffe syndicale, un professeur d’université doit être protégé et défendu, tout comme ce qu’il dit doit l’être.

« C’est le socle, la base. Le principe de la liberté académique doit être défendu bec et ongle, » dit-elle.

Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique, Société
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