Même les consommateurs canadiens devraient alors composer avec la rareté des produits et une importante augmentation des prix.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (la FAO), plus de 800 millions de personnes souffrent déjà de la malnutrition et de la faim dans le monde.
Or, une pénurie de potasse dont les principales réserves sont au Canada et une pénurie de phosphore dont les réserves sont surtout situées dans le nord de l’Afrique pourraient aggraver substantiellement le problème de la faim sur toute la planète. Un tel scénario pourrait selon des experts de l’agriculture commencé à prendre forme vers l’an 2100.
Même les Canadiens qui produisent près de 3 % de tous les aliments de la planète serait visé par l’appauvrissement des sols qui résulterait d’une telle pénurie.
Il n’a pas de substitut au phosphore qui se trouve en quantité relativement limitée dans le monde. Le phosphore est un peu l’or vert de l’agriculture moderne. C’est l’un des principaux éléments nutritifs dont les plantes ont besoin pour convertir l’énergie solaire et le CO2 en composés organiques. Les stocks de phosphore sont principalement utilisés pour la fabrication des engrais et sont donc indispensables à l’agriculture mondiale comme fertilisant.
Des pénuries a prévoir selon un échéancier plus serré
Beaucoup moins médiatisé que le pétrole en ce moment, mais concerné par les mêmes problématiques, le phosphore est une ressource fossile utilisée massivement en agriculture et amenée à s’épuiser d’ici seulement quelques siècles.
Il y a un peu plus d’un an, une étude tirait la sonnette d’alarme : on va vers l’épuisement des stocks mondiaux de phosphore plus rapidement que prévu. Encore récemment, l’épuisement du phosphore était envisagé dans une période assez lointaine : de 2110 à 2350 selon les estimations. Mais il semble qu’avec l’augmentation d’une population galopante dans le monde le pic de production devrait se produire vers 2030.
En 2010 les réserves mondiales de phosphore économiquement exploitables étaient estimées à seulement 16 milliards de tonnes dont un tiers situé au Maroc et au Sahara occidental,
Selon les estimations officielles américaines, au rythme d’extraction actuel, il n’y aura plus de gisement de phosphates dans 90 ans, vers 2100
Ce qui préoccupe a présent encore plus les responsables de l’alimentation c’est le fait que les réserves de potasses qu’on trouvent en grande partie au Canada sont elles aussi sur leur déclin sans qu’on ait encore trouvé un produit de remplacement suffisamment économique.
Aide-mémoire… La guerre à la Potasse aura bien lieu
Le Canada, la Russie et la Biélorussie détiennent à eux trois 90 % des réserves mondiales de potasse. Le Canada détient à lui seul 46 % des réserves prouvées.
La potasse est principalement utilisée dans la culture des fruits et légumes (17 %), le maïs (15 %), le blé (15 %), le riz (14 %), la production de sucre (4 %), le coton (4 %), le soja (4 %) et l’huile de palme (2 %).
La potasse n’est pas rare, les ressources sont très importantes, mais elles sont concentrées dans quelques lieux privilégiés du globe, principalement au Canada, en Russie et en Biélorussie. Les pays producteurs sont donc dix fois plus rares que les pays consommateurs.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.