Il y a de cela plusieurs dizaines d’années, des centaines de Noirs ont été délogées de leur communauté d’Africville et déplacées dans Halifax, la capitale de la Nouvelle-Écosse, des Noirs.
Depuis vingt ans, une cause oppose des survivants de cette délocalisation forcée aux autorités municipales. Il semble que de nouveaux éléments de preuve viendraient étoffer leur cause.
L’avocat Robert Pineo affirme que la ville de Halifax a exproprié les terres constituantes d’Africville en 1960 sans respecter ses propres lois en cette matière.
Me Pineo ajoute que les résidents du quartier n’ont jamais été informés à l’époque de leurs droits d’appel face aux compensations offertes pour la valeur des terres expropriées.
La ville devait publier un avis d’expropriation dans les quotidiens et envoyer un courrier recommandé à chacun des propriétaires touchés.
Rien de cela ne fut fait.
« Ces gens croyaient que la ville avait tous les pouvoirs en la matière. Qu’elle pouvait se porter unilatéralement acquéreuse des lots expropriés et qu’il n’y avait aucun recours possible. »
Me Pineo espère arriver à amender l’exposé de réclamation déposé en 1996 afin d’y inclure les évidences d’expropriation aujourd’hui reconnues.
La cause sera entendue aujourd’hui mercredi en Cour à Halifax.
Si l’amendement est reçu, Me Pineo entendra obtenir certification pour déposer un recours collectif qui pourrait toucher 300 personnes.
Le village a été démoli en 1960
Des Noirs se sont installés en Nouvelle-Écosse, tout d’abord à Africville, sur le versant sud du bassin Bedford dès la moitié du XIXe siècle et peut-être même avant, mais Halifax a rasé le village en 1960.
À l’origine, la cause faisait état de manqué d’information de la part de la ville de Halifax et de pressions indues subies par les expropriés afin d’accepter les montants proposés.
En 2010, une entente est intervenue dans ce dossier, entente qui contenait des excuses officielles présentées par le maire de la ville, Peter Kelly, à la communauté noire d’Africville et une somme de trois millions de dollars alloués à la reconstruction de l’église du village.
Pour sa défense, la ville de Halifax souligne que, si accepté, cet amendement présentement devant la Cour provinciale rouvrirait un dossier dans lequel une entente a été atteinte et un règlement versé.
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