La saison record des incendies de forêt qu’ont connue les Territoire du Nord-Ouest en 2014 risque de ne pas être un événement passager selon un expert de l’Université de l’Alberta.
Selon le professeur Mike Flannigan, les années de forte activité en feux de forêt, les « mauvaises saisons », se produisent quand sont réunies des conditions qui se reproduisent d’année en année pour plusieurs années.
« Donc, si 2014 est considérée comme étant une première d’une série propice à une forte recrudescence des feux de forêt, je ne serais pas du tout surpris que 2015, 2016 et 2017 en soient également, » souligne le professeur Flannigan. « Je m’attends à ce que les TNO connaissent deux ou trois mauvaises années au cours des trois ou quatre prochaines années. »
Les conditions climatiques qui prévalaient sur le nord l’été dernier – chaleur, temps sec, venteux – étaient propices à l’embrasement des forêts. Deux éléments doivent s’ajouter, le déclencheur – habituellement la foudre – et le combustible – la forêt.
« Il n’y a pas que la forêt à considérer dans le cas du combustible. Le sol lui-même, la mousse séchée, tout cela s’embrase. Il arrive aussi très souvent que le feu couve durant des mois, parfois même des années, » ajoute Mike Flannigan. « Je crois qu’il y a en ce moment des feux de forêt qui couvent sous la tourbe, elle-même couverte de neige. »
Les feux de forêt remettent « les pendules à l’heure »
Le professeur Flannigan souligne que des feux de forêt se déclencheront ce printemps et cet été, mais que ces phénomènes font partie du cycle naturel de la forêt boréale.
« Je crois fermement que ces feux de forêt sont des réalités toutes naturelles. Qu’économiquement ce soit mauvais, j’en conviens, mais c’est le processus naturel d’élimination des maladies, des insectes. Le feu de forêt permet à la forêt de se régénérer.
Par contre, quand une communauté est en danger, elle doit être protégée.
De nombreuses voix se sont élevées pour dire que la saison des incendies de forêt que le Nord canadien a connue en 2014 est la conséquence directe des changements climatiques et du réchauffement planétaire.
Mike Flannigan doute qu’il soit possible de prouver une telle affirmation.
Rappelons que les incendies de forêt de l’été 2014 ont forcé l’évacuation d’une communauté, sérieusement menacé le réseau hydroélectrique territorial et brûlé une résidence.
Le gouvernement des TNO a dépensé 55 millions de dollars pour combattre les foyers d’incendie de forêt, soit huit fois la somme prévue à cet effet dans son budget annuel.
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