Alberta: déficit structurel en vue même avec un rebond du prix du baril de pétrole selon la banque TD

Alberta: déficit structurel en vue même avec un rebond du prix du baril de pétrole selon la banque TD
Photo Credit: PC / Larry MacDougal

Alberta: déficit structurel en vue même avec un rebond du prix du baril de pétrole selon la banque TD

Le gouvernement provincial en Alberta pourrait devoir faire face à une situation de déficits à long terme et cela pour des raisons qui dépassent la cause actuelle de la chute temporaire des prix du pétrole, peut-on lire dans un rapport rendu public aujourd’hui jeudi par la banque Toronto-Dominion.

Les économistes Jonathan Bendiner et Derek Burleton écrivent que le déficit projeté de sept milliards de dollars, annoncé par Edmonton, pourrait ne pas être des plus réalistes et que la province pourrait devoir affronter des problèmes beaucoup plus profonds, notamment un déficit structurel.

Contrairement à ce qu’il est convenu d’appeler un déficit cyclique, une situation au cours de laquelle les dépenses gouvernementales dépassent les revenus en raison d’un ralentissement de l’activité économique, on définit le déficit structurel comme étant la situation où un gouvernement dépense plus qu’il n’encaisse même quand l’économie rebondit en raison de l’impact récurrent des remboursements de la dette publique.

L’Alberta dévoilera son budget 2015-2016 jeudi prochain

Le ministère des Finances de la province a annoncé que les Albertains doivent s’attendre à des réductions de dépenses, mais la banque TD dans son rapport doute que ces simples actions suffisent à régler le problème financier à long terme de la province.

« Alors que le gouvernement étudie toute une série de politiques et d’actions pour faire face au défi fiscal qui s’annonce, une approche de coupures et de fermetures pour arriver à l’équilibre fiscal à court terme pourrait être dommageable envers l’économie en général et ne répond pas au manque d’efficacité des programmes de dépenses et à la sur dépendance des revenus tirés des ressources nonrenouvelables. »

Les prévisions de revenus du pétrole seraient trop optimistes

Le gouvernement de l’Alberta prévoit devoir faire face à un déficit de sept milliards de dollars cette année et se basant sur un prix du baril de pétrole West Texas Intermediate — la référence en Amérique du Nord – à légèrement en dessous de 65 dollars tout au long de 2015, a déclaré le premier ministre Jim Prentice dans un discours plus tôt ce mois-ci.

En tenant compte d’un baril à 43 dollars américains (cours de la journée hier) et que l’année 2015 est déjà presque au quart complété, cette projection du premier ministre est pour le moins optimiste. Les économistes de la banque TD se basent sur un prix moyen de 52 dollars le baril pour 2015  et de 68 dollars en 2016.

Si le prix du baril de pétrole reste en dessous de la projection du gouvernement de l’Alberta, le déficit annoncé de sept milliards de dollars risque de croître.

Problèmes au-delà du pétrole

Même si le prix du baril de pétrole repart à la hausse, l’Alberta pourrait toujours être confrontée à un déficit structurel qui oscillerait entre quatre et cinq milliards de dollars dans quelques années. De là à devenir une province démunie, il n’y aurait qu’un pas.

« L’emprunt auquel devrait se résoudre le gouvernement de l’Alberta pour financer ces manques à gagner transformeraient les actifs nets actuels de l’Alberta en dette dès la prochaine année fiscale et croître jusqu’à atteindre sept ou huit pour cent du produit intérieur brut en 2018-2019,» ajoutent les auteurs du rapport de la banque TD.

C’est une situation enviable quand on considère d’autres situations fiscales des provinces canadiennes, mais c’est tout de même inquiétant, peut-on aussi lire dans le rapport.

L’Alberta a lancé quelques ballons sonde, notamment de couper de cinq pour cent de toutes les dépenses courantes tout en puisant dans son fond consolidé pour contingences futures de six milliards de dollars. C’est une coupure profonde à réaliser dans les services aux citoyens, nonobstant le fait que l’Alberta est la province qui dépense le plus par personne au Canada, jusqu’à 1 300 dollars par personne.

Ne pas affamer les gouvernements locaux

Les dépenses en infrastructure devraient rester prioritaires, ajoute la TD. La banque recommande fortement à la province de ne pas refiler la gestion – et les dépenses afférentes – aux gouvernements locaux (villes, comtés).

Au sujet des taxes, la TD souligne que grâce aux redevances tirées des ressources naturelles – pétrole et gaz naturel – l’Alberta est la province où la fiscalité est la plus conviviale pour le citoyen, affichant même l’un des taux les plus bas en Amérique du Nord. Il n’y a pas de taxe de vente provinciale en Alberta, une situation que le gouvernement entend maintenir.

Une taxe de vente?

Mais c’est une erreur, ajoute la TD. « En fermant la porte à l’introduction d’une taxe de vente provinciale, le gouvernement se coupe d’une source appréciable de revenu.  Le budget 2015 de l’Alberta se présente comme une sérieuse occasion de diriger les finances provinciales dans une direction durable et viable. Nous souhaitons de tout cœur que le gouvernement saisisse le moment.  »

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