Tout au long de l’année, Joseph Rauti garde sa croix de bois et sa couronne d’épines bien cachées dans une armoire de sa chambre à coucher.
Mais, chaque année, à la veille du Vendredi Saint, il sort le tout et se prépare à sa prestation annuelle dans « Little Italy » le vibrant quartier italien de la métropole canadienne.
C’est un défi, une charge tant émotive que physique à laquelle il s’astreint depuis 46 ans. Joseph Rauti joue le rôle de Jésus sur le chemin de croix, en route vers sa crucifixion.
« Je considère ceci comme étant un privilège de chaque instant. Représenter Jésus portant sa croix, c’est un acte de foi. Je suis vieux, la croix est lourde, j’éprouve de la douleur à parcourir l’église avec cette charge sur le dos, mais ce n’est rien à comparer à ce que le Christ a ressenti quand il est mort pour nous. »
Pour l’homme de 76 ans et pour les deux milliards de Chrétiens de par le monde, le Vendredi Saint est une des journées les plus sacrées du calendrier liturgique.
Des appels d’Italie
Dans plusieurs villes partout sur la planète, des fidèles retracent le parcours de Jésus en route vers sa crucifixion.
Joseph Rauti ne prend pas cette tâche à la légère.
« Je veux me rappeler les souffrances du Christ de sorte que je puisse endurer les miennes », dit-il presque en douleur. « Pour moi, Jésus représente la joie et le bonheur. »
Ses efforts et la longévité de son engagement lui ont valu des éloges de partout sur a planète. Comme ce chemin de croix est diffusé par une radio locale et retransmise à Rome, Joseph Rauti a même reçu des appels de la capitale italienne.
Un rappel des défis que l’on rencontre dans la vie
Pour bien se préparer à sa personnification du Christ, Joseph Rauti mange très frugalement et s’isole pour prier et tente de s’imaginer les conditions dans lesquelles vivait Jésus quelques jours avant sa crucifixion.
Le père Jimmy Zammit, curé de la paroisse St. Francis of Assisi (Saint-François-d’Assise), décrit la reconstitution du chemin de croix du Christ comme étant une expérience très intense pour Joseph Rauti. « Il affiche un contrôle personnel très fort. Ainsi, le temps d’un chemin de croix, il est Jésus parmi nous d’une certaine façon. »
Joseph Rauti a représenté le Christ sur le chemin de croix une première fois en 1968. Quand on lui demande si un jour il passera la main, il ajoute : « je ne peux pas prendre une retraite. Quand je mourrai, la croix viendra avec moi.»
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