Davis Inlet, le nom de ce village innu situé sur une petite île, sur la côte du Labrador, rappelle de bien mauvais souvenirs. En 1993, un reportage faisait découvrir aux Canadiens et au reste de la planète des enfants s’intoxiquant à l’essence. Six jeunes Innus s’étaient enfermés dans un cabanon non chauffé par moins 40 degrés Celsius, pour y respirer des vapeurs d’essence et crier leur envie de mourir.
Les conditions de vie dans leur village étaient intolérables : des maisons insalubres, sans eau courante ni système d’évacuation. Des problèmes d’alcool et de drogue touchant la majorité de la population et un taux de suicide parmi les plus élevés au monde.
L’histoire se répète. Cette fois, c’est un dirigeant de la communauté innue de Natuashish, un village établi en 2002 pour tenter de résoudre les problèmes sociaux qui ont affecté la communauté de Davis Inlet, située à 15 km de là, qui sonne l’alarme.
Simeon Tshakapesh, chef adjoint de la communauté, affirme qu’il y a toujours des enfants qui inhalent des vapeurs d’essence.
L’homme dit avoir entendu, il y a quelques jours, des adolescents qui faisaient du bruit dans une maison en rénovation. Ce qu’il a vu lui a donné un choc : six ou sept enfants, dont le plus jeune avait environ 11 ans, inhalaient des vapeurs d’essence dans la maison qui avait été vandalisée. Tous se sont enfuis quand il est entré, sauf une jeune fille, trouvée inanimée dans la baignoire.
Cette situation inquiète le chef adjoint qui craint pour certains enfants de sa communauté. Simeon Tshakapesh propose de lutter contre ce problème en embauchant plus de conseillers et en créant une force policière communautaire qui ferait des patrouilles durant la nuit.
Selon un conseiller en toxicomanie, la communauté a besoin d’un centre où les jeunes dont les parents consomment de la drogue, de l’alcool ou sont violents pourraient rester en sécurité.
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