Solidarité sans frontières, un réseau montréalais impliqué dans les luttes immigrantes profite du 1er mai, jour de la fête des Travailleurs pour inciter tous ceux qui œuvrent d’une manière ou d’une autre auprès des immigrants, que ce soit en santé, en éducation, en logement ou en services sociaux, à leur donner des services sans prendre en compte leur statut migratoire.
Alors que partout dans la province du Québec, des coupures importantes ont touché plusieurs services aux citoyens au cours des derniers mois, Solidarité sans frontières veut en profiter pour placer la question du travail des immigrants au cœur des luttes contre l’austérité. De nombreux immigrants sont exclus des programmes sociaux à cause de leur statut migratoire pourtant, précise Solidarité sans frontières, « leur travail contribue massivement à ces programmes et au bien-être de la société en général ».
La Gendarmerie Royale du Canada estime qu’il y a environ 500 000 sans-papiers au Canada. Il y aurait aussi environ 770 000 résidents non permanents dont plusieurs sont des travailleurs étrangers temporaires. Ces personnes travaillent bien souvent dans des conditions précaires, au salaire minimum, mais aussi sous le salaire minimum.

Lutter contre l’austérité : ce sont les mots clés pour décrire ce qui motive les nombreux événements qui se déroulent partout Québec en cette fête internationale des travailleurs.
Des travailleurs au travail
La fête des Travailleurs n’est pas une journée férié au Canada, contrairement à bien d’autres pays dans le monde.
Malgré tout, la province du Québec est un cas à part sur le continent nord-américain. Depuis les années 1970, la mobilisation y est plus forte le 1er mai qu’ailleurs au Canada ou aux États-Unis, même si la journée n’est pas fériée. « Ça reflète une plus grande radicalité des organisations syndicales ici, qui ont décidé dans les années 70 de rompre avec la tradition de concordance avec les patrons. Le mouvement d’affirmation nationale a aussi joué un rôle. On se rapproche plus [de l’esprit] du mouvement international du 1er mai. »
Thomas Collombat, professeur au Département des sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais. Il ajoute qu’au Québec cette journée n’est pas célébrée de façon unitaire. « Ce ne sont pas seulement les centrales syndicales, mais aussi les étudiants, les groupes de chômeurs. On en fait un mouvement qui cherche le changement social et qui n’est pas juste un agent de revendication corporatiste ».

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