Jacques Parizeau, celui que l’on appelait Monsieur

Un soir, Jacques Parizeau revient à la maison et dépose sur la table de la salle à dîner une liasse de documents qui sèment aussitôt l’émoi chez son père. Bien qu’il ait toujours encouragé l’exploration intellectuelle, Gérard Parizeau est alarmé par ces discours de Lénine en plusieurs exemplaires. Une image de Maurice Richard est agrafée sur chacune des feuilles. Gérard Parizeau savait que la fougue du célèbre numéro neuf pouvait lui faire voir rouge, mais de là à ce que le joueur du Canadien milite pour le parti communiste! Le fils éclate de rire. « Non, père! Il s’agit de tracts du parti communiste que nous avons distribués à la sortie du Forum.» Le père est sidéré. « Que vous avez distribué? Mais de qui parles-tu? – De mes contacts dans le parti communiste », répond placidement le jeune homme de 17 ans.

Extrait – Jacques Parizeau  Tome I – Le croisé – 1930 – 1970

Éditions Québec Amériques

Pierre Duchesne est l’auteur d’une volumineuse biographie non autorisée de l’ancien premier ministre du Québec, Jacques Parizeau.

Durant près de 25 ans, Pierre Duchesne a été journaliste à la radio puis à la télévision de Radio-Canada. Il a couvert les activités politiques du Québec à titre de correspondant parlementaire.

Qu’il soit question de la relation de Parizeau et de René Lévesque, du militantisme, des soupçons concernant l’espionnage du fédéral, des élections, des premiers budgets en tant que ministre des Finances, du premier référendum ou du cas Claude Morin, tout y est dit en tenant compte des amitiés, des fidélités, mais aussi des trahisons et des oppositions rencontrées durant l’action. C’est donc un autre pan de l’histoire politique du Québec qui nous est révélé à travers les yeux d’un de ses acteurs les plus en vue.

Extrait – Jacques Parizeau  Tome II– Le baron – 1970 – 1985

Éditions Québec Amériques

Au cours de sa carrière journalistique, Pierre Duchesne a été deux fois lauréat du Prix du journalisme John Humphrey d’Amnistie internationale (1998 et 1999) Élu député du Parti québécois (PQ) dans Borduas en 2012, Pierre Duchesne a été ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie du 19 septembre 2012 au 23 avril 2014. Défait en 2014. Devint conseiller stratégique pour le PQ en juin 2014.

À propos du référendum de 1995

Pendant ce temps, dans les locaux du Parti québécois, Monique Simard revient complètement démontée d’une entrevue qu’elle a accordée à une station de radio anglaise en compagnie de John Parisella. Celui-ci lui a prédit une victoire du NON dans une proportion de 55 %, ce qui a eu l’heur de démotiver la vice-présidente du parti. Elle propage maintenant cette prédiction dans les corridors de la permanence. Comme il craint qu’elle ne sème un climat de désolation sur son passage, Jean Royer fait venir tout le monde à son bureau et demande : « Parisella pense gagner à 55 % ? » Personne ne répond. Il approche alors l’appareil téléphonique et compose un numéro. Il prend soin de mettre l’appareil sur la fonction « haut-parleur », pour s’assurer que tout le monde puisse entendre la conversation. « Allô, John ! Comment ça va… ? John, je te parie 25 000 dollars que l’on va gagner ! » Un long silence s’ensuit. « 25 000 dollars ?, répète Parisella. Euh… Non, je ne gage pas. » Jean Royer sourit : « Merci John. » La conversation est terminée. Il regarde les gens présents dans la pièce et leur dit : « Bon, maintenant retournez tous dans vos stalls et puis faites votre journée ! Fin de la patente ! » L’équipe retourne au travail, le sourire aux lèvres.

Extrait – Jacques Parizeau  Tome III– Le régent  – 1985 – 1995

Éditions Québec Amériques

Notre collègue Martine Biron de la télévision de Radio-Canada a préparé ce portrait de Jacques Parizeau.

Monsieur Parizeau aura droit à des funérailles d’État, et le gouvernement du Québec propose que le siège social de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) porte son nom, a annoncé le premier ministre Philippe Couillard, en lui rendant hommage, mardi, à l’Assemblée nationale à Québec.

« Un des personnages importants de notre histoire nous a quittés. On peut désormais dire à son sujet que sa mémoire appartient au Québec tout entier, à tous les Québécois et Québécoises, sans exception, et ce, au-delà des appartenances politiques. »— Philippe Couillard, premier ministre du Québec