André Doumbé vit au Manitoba, une province du centre du pays, depuis 30 ans. Il travaille pour Agriculture et Agroalimentaire Canada, il est aussi président de l’organisme à but non lucratif African Communities of Manitoba Inc (ACOMI).
Depuis quelques années, monsieur Doumbé tente de développer des partenariats entre sa province d’adoption et le Cameroun dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage. Il a établi des contacts avec des agriculteurs de la région de Douala, la métropole du Cameroun, afin de les aider à améliorer leurs techniques et de les aider à trouver des investisseurs.
Gaspard et Jeanette Njock, un couple de retraités, font partie des agriculteurs avec qui André Doumbé collabore. Ils possèdent depuis quelques années une petite ferme près de Douala. Ils y cultivent notamment du plantain, de l’igname, de la pomme de terre, du maïs et du palmier.

Les deux agriculteurs s’adonnent également à l’élevage. « Notre souhait, explique Jeannette Njock, c’est de faire l’élevage des porcs et des poulets à une grande échelle. » Cependant, le couple, arrivé dans le domaine agricole sur le tard, manque d’équipement et d’expertise.
Il y a quelques années, André Doumbé s’est rendu sur une ferme d’élevages de porcs, à Sainte-Agathe au Manitoba, afin de préparer de la documentation pour aider les deux agriculteurs à améliorer leurs techniques d’élevage. Les résultats, une fois ces techniques mises en pratique, ont été encourageants pour les agriculteurs camerounais qui ont multiplié par trois ou quatre ce qu’ils avaient avant.
Avec l’aide d’André Doumbé, les deux agriculteurs espèrent maintenant trouver des investisseurs manitobains, afin de faire croître leur ferme.
« Si on investit plus, la production aussi sera grande, et les résultats vont tomber. Parce que si l’exploitation est sur une petite dimension, le produit sera aussi petit, dit-elle. Quand un investisseur arrive avec de la mécanique poussée, avec des machines, la production sera grande et il aura sa part. » Jeannette Njock
André Doumbé collabore également avec un autre agriculteur de la région de Douala, Etchi Jones. Depuis 2003, ce dernier dirige la coopérative agricole Key Farmers Cameroon, ainsi qu’une entreprise de microcrédit, qui aide des agriculteurs à améliorer leur production, principalement dans le secteur du cacao.
« Nous les aidons à accroître leur production, car la sécurité alimentaire est un des principaux problèmes en Afrique », explique Etchi Jones.
Etchi Jones collabore également avec André Doumbé pour trouver des partenaires canadiens afin d’aider sa coopérative à acquérir de meilleures pratiques agricoles. « Lorsque nous aurons des partenaires au Manitoba, nous pourrons faire du transfert de technologie, dit-il. Les fermiers n’auront plus besoin de pratiquer l’agriculture de manière traditionnelle. Ils pourront moderniser leurs méthodes de production et de transformation du cacao. »

André Doumbé approche également des entrepreneurs dans le domaine agricole afin d’en trouver qui souhaiteraient collaborer avec des fermiers camerounais.
« J’aimerais voir une sorte de transfert de technologie à partir du Manitoba et promouvoir une sorte de jumelage entre le Manitoba et le sud du Cameroun. »— André Doumbé
André Doumbé indique que certains entrepreneurs manitobains se sont montrés intéressés par sa proposition, mais qu’aucun partenariat concret n’a encore été établi. Toutefois, il a bon espoir que ce projet finira par se concrétiser.
D’après un reportage de Bouchra Ouatik au Manitoba
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