C’est un véritable pavé dans la marre que vient de jeter le chef d’état-major de l’armée canadienne. Tentant d’expliquer la prolifération des cas d’agressions sexuelles dans les Forces armées canadiennes (FAC), le général Tom Lawson a déclaré que les hommes étaient en quelque sorte programmés biologiquement pour avoir des pulsions les poussant à l’inconduite sexuelle.
Il faut savoir que depuis le début des années 2000, en moyenne près de 200 plaintes pour agressions sexuelles sont déposées chaque année dans les FAC. Aucun corps de métier ni sexe n’est épargné par le fléau : femmes, hommes, simples soldats, officiers, cadets, techniciens, marins, pilotes, etc. sont parmi les plaignants.
Parlant des agresseurs, M. Lawson a dit que «certains pourraient croire que c’est une chose raisonnable de s’imposer et d’imposer leurs désirs aux autres, mais cela ne devrait pas être ainsi ».

Tollé de protestations et excuses
Les propos de M. Lawson ont suscité un tollé de protestations. Même s’il doit quitter son poste d’ici quelques semaines, sa démission immédiate a été réclamée notamment par le Parti libéral. La porte-parole libérale en matière de défense, Joyce Murray, dit que M. Lawson devrait partir maintenant. Selon elle, la question de l’inconduite et de l’agression sexuelle au sein des FAC doit être prise au sérieux et cela doit être « communiqué clairement à la population et aux membres des Forces armées».
Le Nouveau Parti démocratique (NDP) qui forme l’opposition officielle à Ottawa n’est pas allé jusqu’à réclamer le départ du grand patron des FAC. Mais il veut que le ministre de la Défense, Jason Kenney, dénonce ces propos « franchement inacceptables ».
Face à la controverse, le général Lawson a rapidement présenté des excuses. « Je suis désolé d’avoir caractérisé maladroitement (…) l’inconduite sexuelle dans les Forces armées canadiennes, a-t-il déclaré dans un communiqué. Mon commentaire sur l’attirance biologique en tant que facteur d’inconduite sexuelle ne visait en aucun cas à dispenser de responsabilités les personnes ayant commis une inconduite ».

Fin avril, un rapport sur l’inconduite sexuelle au sein des FAC affirmait que la culture de l’armée canadienne était « hostile aux femmes » et aux minorités sexuelles, ce qui la rend « propice aux incidents graves que sont le harcèlement sexuel et l’agression sexuelle ». Le chef d’état-major de la Défense, Tom Lawson, avait alors annoncé que l’armée allait se doter d’un plan d’action pour endiguer ces comportements sexuels inappropriés.
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