Le général Jonathan Vance a prêté serment ce vendredi à Ottawa comme nouveau chef d’état-major des Forces armées canadiennes (FAC). Il succède au général Tom Lawson, qui a tiré sa révérence après trois années de service.
Le général Vance avait joué un rôle important dans la mission canadienne en Afghanistan, en plus d’être l’ancien responsable du Commandement des opérations interarmées du Canada.
Le nouveau patron de l’armée canadienne a profité de son discours inaugural pour dénoncer l’inconduite sexuelle dans l’armée. Un problème qui ne sera plus toléré sous sa gouvernance, a-t-il assuré.
Un rapport de l’ancienne juge de la Cour suprême Marie Deschamps publié au mois d’avril, faisait état d’une inconduite sexuelle « endémique » au sein de l’armée canadienne. La juge Deschamps avait en outre dénoncé la « culture machiste » dans l’organisation militaire, blâmant au passage ses dirigeants qui auraient toléré un climat où les femmes craignent de dénoncer leurs agresseurs.
Le général Vance a indiqué qu’il se concentrerait d’abord à la protection de ses troupes, mais que l’enjeu des agressions sexuelles faisait partie de ses priorités. Il a promis qu’il se consacrerait « personnellement et rapidement » à ce problème, qui affecte selon lui le moral des membres de l’armée. M. Vance dit qu’il n’aime pas l’idée que certains soldats viennent travailler dans l’armée en craignant de se faire attaquer ou humilier.
Bien que le général Vance n’ait pas précisé comment il tenterait de régler ce fléau, il s’est engagé à respecter le rapport de la juge Deschamps. Il a affirmé qu’il appréciait ses recommandations, et qu’il allait tout faire pour les respecter et même en faire davantage au besoin.
Le prédécesseur de M. Vance, Tom Lawson, avait affirmé que les hommes dans l’armée étaient programmés « biologiquement » pour se livrer à des inconduites sexuelles. Dans certaines notes internes, le général Lawson laissait même entendre que les recommandations du rapport Deschamps allaient rester lettre morte.
L’idée que les dirigeants de l’armée soient indifférents aux allégations d’inconduite sexuelle est persistante auprès du public. Tant le gouvernement Harper que la Défense nationale ont été hantés par des nouvelles accablantes sur les suicides d’anciens soldats ou le traitement des anciens combattants — des enjeux qui risquent de ressurgir à la prochaine campagne électorale.
(Avec La Presse canadienne)
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