Recherches pour un soya canadien volumineux et robuste

Des chercheurs canadiens vont examiner en détail le code génétique du soya dans le but d’identifier les marqueurs d’ADN qui contrôlent sa croissance et sa résistance aux maladies et aux ravageurs. Cette recherche sera possible grâce au financement de Génome Canada, offert  dans le cadre du  programme national « La génomique pour nourrir l’avenir ».

Cette recherche sera possible grâce au financement de Génome Canada, offert  dans le cadre du  programme national « La génomique pour nourrir l’avenir ». Le Québec reçu 23 millions de dollars, soit 27 % des sommes investies au Canada. Une partie de cette somme sera allouée à une autre recherche, portant cette fois sur la manière de contrôler la présence des salmonelles sur les fruits et les légumes durant leur croissance au champ.

Pour revenir sur le soya, une fois que les chercheurs auront identifié ses marqueurs d’ADN, d’autres acteurs, les « sélectionneurs » qui s’occupent entre autres choses des croisements, pourront développer des variétés de soya améliorées et adaptées aux conditions climatiques canadiennes.

François Belzile, chercheur en génétique des plantes à l’Université Laval de Québec, membre de l’équipe de recherche financé par Génome Canada explique en détail le travail à accomplir.

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La plante aux multiples usages

« Superculture internationale », « bonne à tout faire de l’agriculture», etc. Le soya ne manque pas de surnoms. Et pour cause, cette remarquable plante venue d’Asie est, c’est le cas de le dire, utilisée à toutes sauces : repas végétariens,  production de  lait, d’huile, de vraie sauce et même de produits industriels.

Mais le climat froid canadien n’est pas idéal pour cette superculture. Jusqu’au milieu des années 1970, pour des raisons climatiques, la production canadienne de soya était confinée dans le sud de l’Ontario.

Mais depuis quelques années, des programmes de sélection intensifs ont multiplié les possibilités de culture de cette plante un peu partout au Canada.

Résultat, en 2006, le soya occupait une superficie de 1,2 million d’hectares, soit un espace près de huit fois plus grand que celui qu’il occupait en 1976, année d’introduction des premières variétés adaptées à la saison de végétation raccourcie du Canada.

Début 2015, Agriculture Canada prévoyait une hausse de 4% des superficies prévue pour la culture du soya à 5,8 millions d’acres. Si l’Ontario reste la région où la croissance est la plus forte, en raison de la disponibilité des terres, le Québec affiche des progrès notables.

François Belzile et ses collègues vont également mener une recherche visant à augmenter le potentiel de croissance de l’industrie du soya au Canada. Le but étant d’accélérer l’adoption de cette culture dans l’ouest du pays.

Selon Génome Québec, les retombées économiques du projet sont estimées à 278 millions de dollars annuellement. Le projet devrait en effet accroître le rendement des cultures de soya, augmenter la résistance aux maladies et aux ravageurs, et réduire l’utilisation de pesticides.

Quelques données

• Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en 2004, le soya représentait environ 35 % de la superficie totale en cultures oléagineuses annuelles ou vivaces récoltée dans le monde
•  Quatre pays produisaient à eux seuls près de 90 % des récoltes;
•  Le Canada se plaçant au septième rang avec 1,3 % de la production mondiale
•  Le tourteau de soya (matière solide résiduelle après l’extraction de l’huile) représente plus de 60 % de la production mondiale de farine végétale et animale.
• L’huile de soya représente 20 % de la production mondiale d’huile végétale.
•  La production de soya a atteint 211 millions de tonnes en 2008/2009, et occupé une surface d’environ 90 millions d’hectares.
•  Environ 77 % du soja cultivé est génétiquement modifié, soit 69,3 millions d’hectares de soja transgénique, contre 20,7 millions d’hectares de soja non transgénique en 2009.

(Sources: Agriculture Canada, ISAAA, Wikipédia)