Le Conference Board du Canada prévoit que la croissance de l’économie canadienne n’atteindra pas plus de 1,6 % en 2015. Ce qui représente sa pire performance depuis 2009. Mais le pays devrait renouer avec la croissance économique lors du deuxième semestre de l’année.
Les perspectives à court terme pour l’économie canadienne sont plutôt maussades. Le Conference board du Canada fonde cette conclusion sur quelques facteurs comme la contraction notée au premier trimestre de l’année, des cours pétroliers plus faibles, un déficit commercial quasi record et l’incertitude sur les marchés mondiaux.
Ce qui fait dire au groupe d’analyse que l’économie canadienne ne devrait enregistrer qu’une croissance de 1,6 % en 2015, un plancher depuis 2009. Le Conference Board révise donc à la baisse sa précédente prévision.

Alors le Canada est-il en récession? À cette question, Matthew Stewart, codirecteur, Prévisions nationales au Conference Board du Canada répond que l’économie canadienne a juste « frôlé la récession ». Il ajoute que même si le Canada entre en récession, celle-ci sera superficielle et brève puisque l’économie se redressera durant le reste de l’année.
Pour Matthew Stewart, quelques signes encourageants en termes de croissance sont d’ores et déjà notables, comme l’ajout de 16 000 emplois par mois en moyenne au cours de la première moitié de l’année, soit un nombre supérieur à celui de 2014.
Quelques fardeaux
Toutefois, le Conference Board affirme que le faible niveau d’investissements des entreprises, causé par d’importantes réductions dans le secteur de l’énergie, sera le maillon faible de l’économie cette année. Le think tank canadien prévoit que les compagnies pétrolières et gazières coupent leurs investissements de près d’un tiers, passant de 68,8 G$ l’an dernier à 52,5 G$ cette année. Hormis le secteur énergétique, les autres entreprises hésitent encore à investir. Au total, note le Conference Board, l’investissement des entreprises diminuera de près de 7 % cette année.

Quant aux dépenses des ménages, elles devraient également faiblir et ce, en dépit des économies réalisées à la pompe par les consommateurs et les baisses d’impôt au fédéral. La croissance des dépenses de consommation va se limiter à 2,1 % en 2015. Ce qui s’explique notamment par la croissance apathique de l’emploi, les faibles gains salariaux, le niveau élevé d’endettement des ménages et les pertes d’emplois dans les provinces productrices de pétrole se conjugueront pour limiter
Seule zone d’éclaircie : le commerce extérieur. Même si les chiffres actuels ne sont pas impressionnants, le Conference Board s’attend à ce qu’il contribue largement à la croissance globale de l’économie. Puisque l’économie américaine sera plus robuste pendant le reste de 2015, et que le dollar canadien se négocierait bien en dessous des 80 cents américains, le Conference Board prévoit que les exportations canadiennes progresseraient de 3,1 %.
En 2016 enfin, l’économie canadienne devrait mieux se porter. Même si la croissance du PIB réel ne devrait pas dépasser 2,3 % au cours des cinq prochaines années. La raison? Le possible ralentissement de la croissance de la production canadienne causé par le vieillissement de la population et les faibles investissements hors énergie.
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