Un groupe de résidants de la Nouvelle-Écosse, Les Citoyens de la Nouvelle-Écosse contre le suprémacisme blanc , appelle à l’interdiction, partout au Canada, de l’usage ou du déploiement à travers du drapeau confédéré qui symbolise la guerre civile aux États-Unis.
Lors d’un événement mercredi à Halifax, le groupe a demandé que le déploiement public du drapeau confédéré devienne un crime haineux au Canada.
La militante des droits sociaux et organisatrice de l’événement, Lynn Jones, a dit avoir été choquée de voir un drapeau confédéré peint sur un camion récemment dans sa ville natale de Truro.
Symbole du racisme
Le groupe qui a lancé une pétition est cependant réaliste. Il reconnait qu’il sera difficile d’obtenir une interdiction à l’échelle du pays. Mais pour les manifestants, une activité comme celle de mercredi est l’occasion d’informer les Canadiens sur le symbolisme raciste du drapeau.

Le militant et professeur d’histoire à l’Université de Dalhousie Isaac Saney a dit croire qu’il était important pour les gens de comprendre l’histoire derrière ce drapeau, brandi par les troupes confédérées sur le terrain durant la guerre civile américaine.
Le drapeau n’est pas juste un symbole, il a eu un impact majeur dans la société, selon M. Saney. Ce drapeau, rappelle-t-il, a été brandi par des partisans de l’esclavage.
« C’est un symbole universel de racisme. Cela ne fait pas de doute, et je crois qu’il n’y a pas de place pour des symboles haineux, pour des symboles de suprémacisme blanc au Canada »
Les épisodes de tensions raciales en Nouvelle-Écosse
La Nouvelle-Écosse a une importante population noire dont une proportion est venue d’Afrique et une autre des États-Unis. Elle s’est installée à Halifax et dans les environs dès le début du 18e siècle.
La province a également une histoire de tensions raciales, ponctuée d’incidents comme le déplacement forcé des résidents noirs de leur communauté d’Africville à Halifax. En 1961, malgré les protestations, le conseil municipal avait ordonné le déplacement des résidents pour permettre le développement industriel de la zone. Déclarée site historique national en 1996, Africville continue de servir de symbole de l’identité culturelle noire de la Nouvelle-Écosse.
Divers autres incidents à caractère raciste ont souvent lieu dans la province. L’un des derniers en date a eu lieu en 2010 lorsqu’un groupe de personnes avait allumé une croix devant la résidence d’un couple mixte d’un homme noir et d’une femme blanche. Le couple avait également été abreuvé d’injures à caractère raciste.

Des États sudistes américains se débarrassent du drapeau conféré
Le massacre de neuf paroissiens noirs dans une église de la Caroline du Sud le mois dernier a alimenté le débat aux États-Unis sur le drapeau confédéré. Les législateurs de cet État ont convenu de le retirer des terrains gouvernementaux.
La tuerie a ausssi conduit le gouverneur républicain de l’Alabama, Robert Bentley, à ordonner le retrait des drapeaux confédérés qui flottaient devant le siège du gouvernement de l’État à Montgomery.
Au Mississippi, l’État sudiste américain dont l’emblème ressemble le plus au drapeau confédéré, le président de la Chambre des représentants, Philip Gunn a proposé de le changer. En Virginie et en Georgie, les gouvernements ont également interdit les plaques d’immatriculation aux couleurs confédérées.
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