La construction d’oléoducs transportant du pétrole des sables bitumineux en provenance de l’Alberta vers les côtes ouest et est du Canada pourrait s’avérer profitable pour l’économie du pays et celle des provinces, affirme le chef du Nouveau Parti démocratique Thomas Mulcair. Et ce, si l’évaluation environnementale de ces projets est sérieuse.
M. Mulcair est son parti occupait la place d’opposition officielle à la Chambre des communes à Ottawa lorsque les élections fédérales ont été déclenchées il y a près de deux semaines.
Revenant mercredi sur ce sujet qui lui vaut des attaques tant du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, que de la chef du Parti vert, Elizabeth May, le chef du Nouveau Parti démocratique a plaidé, lors d’un point de presse tenu à Lévis au Québec, que le projet Énergie Est, oléoduc amenant du pétrole de l’ouest vers les Maritimes dans l’est du Canada, pouvait s’avérer « gagnant » sur plusieurs aspects.
« Ça peut être gagnant d’amener du produit d’ouest en est et de créer 40 000 emplois au Canada », a-t-il lancé, lorsqu’un journaliste lui a demandé de préciser sa pensée à ce sujet.
« Ça peut être gagnant pour les producteurs et [entraîner] une meilleure redevance pour les provinces », a-t-il poursuivi.
« Ça peut être gagnant parce qu’on va éliminer les superpétroliers dans le Saint-Laurent et les trains hautement dangereux qui sillonnent nos municipalités à travers le Québec, a-t-il encore dit, et ça peut être gagnant parce qu’on s’occupe de notre propre sécurité énergétique. »

« Si vous voulez savoir ce qu’est un réel danger pour l’environnement, on va parler d’un superpétrolier bondé de pétrole [brut], en train de sillonner le Saint-Laurent. Ça, c’est un réel danger. »— Thomas Mulcair, chef du NPD
« Mais pour pouvoir arriver à autre chose qu’une opinion là-dessus et avoir une vraie étude basée sur des faits et des preuves, ça prend un processus complet, ouvert, sérieux », a conclu M. Mulcair, au terme de cette tirade. « Le problème no 1 qu’on a au Canada, c’est que Stephen Harper, a éviscéré nombre de lois environnementales. »
Thomas Mulcair assure par ailleurs que sa position sur les oléoducs repose sur une approche cohérente de développement durable qu’il a développée au cours de son parcours politique. Il se défend de dire une chose et son contraire, selon la langue de son auditoire.
Il rappelle notamment avoir refusé de demander une évaluation environnementale du projet Rabaska lorsqu’il était ministre de l’Environnement au Québec « tellement c’était dangereux, amener du gaz naturel liquéfié dans le Saint-Laurent, entre l’île d’Orléans et le port ».
« Je dis la même chose pour Northern Gateway : on ne peut pas amener des superpétroliers dans le chenail de Douglas en Colombie-Britannique, sur la côte ouest du Canada. J’ai aussi visité ce site-là, et nous, on dit d’avance qu’on ne peut pas amener de superpétroliers là-dedans », affirme-t-il.
« Je l’ai fait quand j’étais ministre de l’Environnement du Québec et je vais le faire comme premier ministre du Canada : amener une législation de développement durable crédible qui sera appliquée rigoureusement à l’ensemble des projets. »— Thomas Mulcair, chef du NPD
Le chef du Parti conservateur se défend
Lors d’un point de presse tenu à North Vancouver, Stephen Harper s’est défendu en soutenant que « le NPD veut arrêter le développement des ressources avant même d’avoir une évaluation environnementale ».
Il affirme que son gouvernement préconise des « évaluations environnementales correctes » et qu’il décide d’aller de l’avant ou non en « fondant son jugement sur la science ».
RCI et Radio-Canada
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