Un travailleur en culottes courtes

Un travailleur en culottes courtes
Photo Credit: iStock

Après les entreprises sans employés, celles sans patrons!

Pour en finir avec les mauvais patrons, les employés persécutés seraient en droit de rêver d’un jour où ils pourraient être dirigés par eux-mêmes, sans intermédiaire.

L’idée n’est pas nouvelle, elle porte même un nom : l’holocratie ou l’holacratie. Mais pourrait-elle cette fois-ci, à l’heure de l’économie du partage, devenir révolutionnaire?

Le choc provoqué par le succès « bulldozer » d’Airbnb et d’Uber prouve que les entreprises sans employés sont possibles.

Voici qu’en Europe, aux États-Unis et maintenant au Canada, certaines entreprises par soucis financiers et d’efficacité accrue vont maintenant jusqu’à faire « sauter » les patrons.

L’exemple du déclin des patrons aux États-Unis

Évoluer dans un environnement de travail sans patron ni titres? C’est possible dans certaines entreprises, de plus en plus nombreuses, qui ont décidé d’abandonner la hiérarchie traditionnelle.

Le dirigeant de Zappos , Tony Hsieh

Le dirigeant de Zappos , Tony Hsieh

Fin 2013, le géant américain de vêtements et du commerce en ligne Zappos annonçait qu’il allait changer complètement sa structure organisationnelle. Au lieu d’une approche pyramidale du haut vers le bas, l’entreprise allait adopter un modèle holacratique, qui distribue les responsabilités de manière plus équitable.

Exit, donc, les patrons et les titres. Dans cette organisation, les employés occupent chacun des rôles dans un « cercle » qui représente un aspect des activités de l’entreprise. Zappos a ainsi tenté de créer 400 cercles pour ses 1500 employés.

Les employés se rencontrent en outre régulièrement lors de réunions « opérationnelles » et « de gouvernance ». La hiérarchie, dans un système holacratique, ne repose donc plus sur les individus, certes, mais sur des cercles d’individus.

Lisez : Zappos, ou l’étrange management… sans managers – FrenchWeb

Mais l’holacratie n’a pas fait que des heureux. Ainsi, 210 travailleurs de Zappos ont démissionné après la suppression des postes de managers, soit 14% des effectifs.

Depuis cette annonce de Zappos de l’adoption du modèle de gestion holocratique, plusieurs centaines de petites entreprises ont suivi le modèle aux États-Unis.

Un patron et ses pêchés…

  • Un patron qui vous annoncerait votre licenciement ou une évaluation-surprise de votre rendement, le jour même où vous reviendriez au travail après avoir subi une opération pour le cancer, vous apparaîtrait être un sans-coeur?
  • Ce n’est pourtant qu’un des multiples exemples figurant dans une longue liste de reproches qu’on pouvait lire le week-end dernier dans les pages du New York Times à l’endroit de Jeff Bezos, fondateur et patron d’Amazon.

À lire : Amazon won’t tolerate ‘callous’ workplace practices – CBC

Jeff Bezos, président d’Amazon. Jeff Bezos, président d’Amazon. © AFP/JOE KLAMAR
Jeff Bezos, président d’Amazon. Jeff Bezos, président d’Amazon. © AFP/JOE KLAMAR

Au Canada, les progrès de l’entreprise sans patrons sont plus lents

HolocracyOne qui est une société qui aide les entreprises à faire la transition vers le modèle holocratique ne recense qu’une seule entreprise du genre au Canada dans la province de l’Ontario.

De jeunes entreprises d’ici commencent a adopter cependant certains principes de l’holacratie. C’est le cas de Horse & Cart, petite agence de publicité montréalaise qui compte quatre employés et une dizaine de pigistes.

Pour Brendan Tully Walsh, cofondateur de l’agence, la transition vers le modèle holacratique permet à ses employés de s’impliquer davantage dans leurs tâches et de prendre des initiatives.

Écoutez

Le saviez-vous?
Le mauvais patron est là pour rester.

  • L’Association des professionnels en ressources humaines (APRH) qui réglemente le secteur des ressources humaines dans la province canadienne de l’Ontario a réalisé un sondage il y a quatre ans auprès de ses membres révélant que les mauvais patrons sont souvent tolérés par les dirigeants de l’entreprise malgré l’impact négatif qu’ils ont sur leurs travailleurs.
  • L’APRH a interrogé 793 professionnels en ressources humaines. Près de 73 % des répondants estimaient que leurs dirigeants tyrannisaient leur personnel ou leur parlaient mal, qu’ils pratiquaient le favoritisme ou qu’ils étaient irrespectueux et perturbaient le travail des employés.
  • Mais ces comportements sont souvent tolérés, si ces cadres obtiennent des résultats, selon 35 % des professionnels interrogés.
  • Un dirigeant sur 10 est considéré comme étant une source de problèmes selon plus de la moitié des répondants.
    Radio-Canada

Avec la contribution d’Arnaud Decroix et Catherine Lachaussée de Radio-Canada

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15 manies du mauvais patron – Journal Métro

Comment apprivoiser un mauvais boss en 7 leçons – Terrafemina

L’holacratie : et si on se passait des chefs ? – Journal du Net 

Catégories : Économie, International
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