Des anciens combattants canadiens s’en vont en guerre contre les conservateurs de Stephen Harper. Ils viennent de lancer la campagne « Anyone But Conservatives » (ABC) (« N’importe qui sauf les conservateurs »)
Les vétérans comptent notamment organiser des manifestations et utiliser les médias sociaux afin d’empêcher la réélection du premier ministre sortant.
Le groupe a donné le coup d’envoi de sa campagne lundi en manifestant devant la division de la Légion royale canadienne de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, où M. Harper a annoncé son intention d’augmenter le nombre de réservistes durant son prochain mandat.
Tom Beaver, le président de la campagne, a indiqué que les vétérans tiendraient des rassemblements semblables partout à travers le pays.
M. Beaver faisait partie des anciens combattants ayant protesté, lundi, devant l’édifice de la Légion royale canadienne où se déroulait l’événement conservateur et à qui on avait refusé l’accès.
M. Beaver, un ex-militaire ayant servi comme soldat de maintien de la paix dans les années 1990, a affirmé que le groupe pouvait compter sur un réseau de 320 bénévoles prêts à soutenir les 12 membres du conseil d’administration pour la planification de la campagne nationale.
Il a précisé que la manifestation de Fredericton avait été organisée à la dernière minute et qu’il espérait que des rassemblements similaires auraient lieu partout où la campagne conservatrice s’arrêterait.
Tom Beaver a ajouté que des vétérans portant leur uniforme seraient postés près des bureaux de vote le jour de l’élection afin de dissuader les électeurs d’accorder leur voix à Stephen Harper.
Dans un courriel, le groupe a précisé qu’il avait été formé après que le gouvernement conservateur eut effectué des coupes budgétaires au ministère des Anciens Combattants. Neuf bureaux régionaux offrant des services aux ex-soldats ont fermé leurs portes au début de 2014 en dépit des plaintes soumises au ministre de l’époque, Julian Fantino.
Les conservateurs ont toutefois fait valoir que la qualité des services avait en fait été améliorée puisque les programmes destinés aux anciens combattants étaient maintenant administrés par des bureaux fournissant aussi d’autres services gouvernementaux.
Une relation tendue
Toujours lundi, cette fois à Sydney en Nouvelle-Écosse, le groupe Canadian Veterans Advocacy lançait officiellement la campagne ABC devant l’un des neuf bureaux des anciens combattants fermés par le gouvernement conservateur.
Ron Clarke, l’un des meneurs du groupe, a dit qu’une quinzaine de circonscriptions au pays allaient être ciblées afin d’empêcher l’élection d’un conservateur. Pour l’instant, les vétérans du Québec ne se sont pas encore prononcés sur cette initiative. Fait à noter, dans la région de Québec par exemple qui compte environ 6000 vétérans, aucun bureau des anciens combattants n’avait été fermé. Ceci explique peut-être cela.
Néanmoins, ce mercredi, l’Alliance de la Fonction publique du Canada, région du Québec (AFPC-Québec) et le Syndicat des employé-e-s des Anciens combattants (SEAC) ainsi qu’un syndicat de l’Hôpital Ste-Anne-de-Bellevue comptent interpeller le gouvernement sur la qualité des soins offerts aux anciens combattants. Naguère sous juridiction fédérale, l’Hôpital des anciens combattants de Ste-Anne-de-Bellevue a été transferé à la province. Un transfert qui sera effectif à partir du 1er avril 2016.
Sur le même thème:
- D’anciens combattants dénoncent la fermeture de bureaux de leur ministère (R-C)
- D’anciens combattants demandent la démission du ministre Fantino (R-C)
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.