Une entreprise canadienne a obtenu un brevet américain pour la construction d’une structure en kevlar qui pourrait être gonflée à l’hélium et qui permettrait aux astronautes d’entamer leur voyage dans l’espace sans fusée.
La compagnie Thoth Technology, située à Pembroke, en Ontario, affirme être maintenant à la recherche de partenaires pour la construction d’un prototype de son ascenseur spatial. Le projet coûterait entre 5 et 10 milliards de dollars américains.
Un prototype de sept mètres avait été dévoilé en 2009 à l’Université York. Toth Technology espère en construire un de 1,5 km d’ici cinq ans, soit plus haut que la plus grande tour du monde – la Burj Khalifa, à Dubaï, aux Émirats arabes unis -, qui fait 830 mètres.
Les responsables de l’entreprise ne se laissent pas démonter par ceux qui estiment que l’initiative devra surmonter bien des embûches et périls avant de voir le jour.
La compagnie estime qu’une telle invention permettrait d’économiser plus de 30 % du carburant utilisé en ce moment pour amener des hommes et du matériel en orbite.
Aide-mémoire…
- L’idée d’une échelle vers l’espace ou d’un ascenseur spatial soulevant du matériel et des hommes de la Terre vers l’orbite terrestre est un rêve depuis plus d’un siècle.
- Le concept d’ascenseur spatial a été inventé par le pionnier russe de l’astronautique Constantin Tsiolkovski en 1895 . Sur le modèle de la Tour Eiffel, qui venait d’être achevée six ans auparavant, il avait imaginé une tour de 35 790 km de haut, qui permettrait d’amener par un ascenseur des charges en orbite géostationnaire.
- Ce concept de l’ascenseur spatial a été revu et corrigé par un autre scientifique russe, Yuri Artsutanov, qui proposa en 1960, non plus une tour, mais un câble suspendu depuis l’espace. Il suggérait d’y ajouter un dispositif similaire à une cabine d’ascenseur.
- Le concept d’ascenseur a été popularisé par la suite en 1978 par l’écrivain de science-fiction Arthur C. Clarke, dans son roman Les Fontaines du paradis.
L’idée d’un ascenseur spatial a été popularisée par des auteurs de science-fiction, qui envisageaient l’utilisation d’un câble s’étirant depuis la surface de la Terre.
Le projet canadien dans tous ses détails futuristes
L’ascenseur électrique de la compagnie Thoth Technology prendrait la forme d’une tour haute de 20 km qui permettrait aux astronautes d’atteindre une plateforme de lancement aménagée au-dessus de la Terre de laquelle ils pourraient effectuer leur voyage.
Il pourrait transporter des navettes spatiales, des satellites et même des touristes à mi-chemin avant de les lancer dans l’espace. En théorie, la tour pourrait éventuellement atteindre 200 km et ainsi accéder à l’orbite terrestre basse.
Construite en kevlar, la structure serait maintenue en place grâce à un système de sections pneumatiques pressurisées à l’aide d’hydrogène ou d’hélium.
Le professeur de génie et de physique de l’Université York à Toronto, Brendan Quine est le détenteur de ce nouveau concept d’ascenseur et il est également le cofondateur de Thoth Technology.

Un vieux rêve réalisable ou presque grâce à de nouveaux matériaux
L’idée d’origine du concept d’ascenseur spatial a longtemps tourné autour du principe d’un câble ancré solidement sur le sol terrestre et maintenu tendu vers le ciel, puis vers l’espace, grâce à la force centrifuge due à la rotation de la Terre sur elle-même.
Une fois en place, des nacelles montant le long du câble permettraient de rejoindre l’orbite de façon plus économique qu’avec un lanceur spatial classique comme une fusée.
L’idée s’est toutefois heurtée à de nombreuses contraintes technologiques, notamment à l’inexistence d’un matériau à la fois suffisamment léger et résistant pour résister à la tension engendrée par le poids du câble.
La découverte dans les années 1980-90 des nanotubes de carbone, dont les propriétés mécaniques théoriques pourraient être suffisantes, a relancé un certain intérêt pour cette idée.

Un rêve que partage la NASA
Durant la dernière décennie, la NASA a sollicité différentes propositions de la part d’ingénieurs et d’écoles d’ingénieries pour l’aider à réaliser ce rêve vertigineux d’un ascenseur spatial
En 2009, une équipe de la firme LaserMotive basée à Seattle aux États-Unis a remporté une récompense de 900,000 $ dans le cadre d’un concours scientifique près leur robot laser ait grimpé le long d’un câble de 900 mètres suspendu à un hélicoptère et ce en moins de 7 minutes et demie.
Les scientifiques ont aussi créé ces dernières années trois ou quatre matières qui sont théoriquement assez solides pour soutenir une telle structure.
Mais les matériaux faits d’alliages spéciaux pour construire un véritable ascenseur de l’espace ne peuvent pas pour le moment, selon les experts, être produits en quantités suffisamment importantes.
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