Un jeune palestinien devant une école de l'ONU qui abritait des personnes déplacées durant le conflit à Gaza à l'été 2014

Un jeune palestinien devant une école de l'ONU qui abritait des personnes déplacées durant le conflit à Gaza à l'été 2014
Photo Credit: Mohammed Salem / Reuters

700 écoles palestiniennes seront fermées sans l’aide canadienne

Le Canada risquerait de jouer le jeu des terroristes en continuant de retirer son financement aux écoles pour jeunes réfugiés palestiniens.

L’ONU lançait il y a deux semaines un SOS, notamment au Canada, pour le rétablissement de l’aide destinée aux élèves palestiniens dans les camps de réfugiés au Moyen-Orient.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a lancé cet appel international pour trouver les 100 millions de dollars qui permettraient de redonner vie à la mission de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de la Palestine (UNRWA). Sans cet argent, des centaines d’écoles pour jeunes réfugiés palestiniens resteront fermées en septembre.

Un autre représentant de l’ONU vient d’interpeller le Canada directement en précisant que sans le soutien financier canadien, autrefois très important, environ 500 000 élèves seront privés de tous services d’éducation.

30 millions de dollars retranchés par le gouvernement de Stephen Harper en trois ans

On demande au Canada de rétablir son financement annuel de 30 millions de dollars que le gouvernement conservateur de Stephen Harper a cessé de fournir à l’organisme entre 2009 et 2012.

Le gouvernement Harper a d’abord mis fin en 2009 à sa contribution annuelle d’environ 15 millions de dollars pour le fonds général de l’organisme.

Puis en 2012, une autre tranche annuelle de 15 millions, destinée celle-là à l’aide d’urgence, a été coupée.

Rappelons que B’nai Brith Canada, un groupe de défense des intérêts de la communauté juive a dans le passé accusé UNRWA de servir de paravent à des organisations terroristes.

Mais, les experts internationaux sont presque unanimes : sans aide financière, et celle du Canada particulièrement, des centaines de milliers d’enfants pourraient devenir des cibles de choix pour le recrutement par des organisations terroristes comme le groupe armé État islamique (EI).

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Le premier ministre Stephen Harper et Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien
Le premier ministre Stephen Harper et Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien © Canadian Press

Le Canada grand ami d’Israël

Tout en s’affichant comme l’un des plus ardents partisans d’Israël, le gouvernement canadien de Stephen Harper a semblé ces dernières années se montrer carrément hostile à la cause des Palestiniens et au sort de ses réfugiés.

Le tournant a été senti réellement en 2012 lorsque les Palestiniens ont demandé que leur nation reçoive une plus grande reconnaissance au sein de l’ONU. Le Canada avait été parmi une poignée de pays qui avait voté contre cette proposition.

L’arrêt du financement pas le Canada des activités de l’Office de l’ONU d’aide aux Palestiniens progressivement à partir de 2009 a été décidé sans fournir d’explication formelle. Mais le gouvernement canadien a affirmé à quelques reprises depuis qu’il ne veut pas financer directement ou indirectement les mouvements terroristes palestiniens.

Paradoxal affirment des experts, reporter l’année scolaire des réfugiés palestiniens pourrait avoir des conséquences positives pour les terroristes. Cela signifie qu’au moment où le groupe armé État islamique est en mode de recrutement intensif, il pourrait y avoir potentiellement 500 000 enfants désœuvrés dans les rues du Moyen-Orient plutôt que dans des écoles des Nations unies.

Aide-mémoire

  • L’agence d’aide aux jeunes réfugiés palestiniens est connue surtout par son acronyme anglais UNRWA.
  • L’agence onusienne offre des services de santé, d’éducation et d’aide d’urgence à presque cinq millions de réfugiés palestiniens, dont une majorité se trouve dans des camps de la bande de Gaza, de la Cisjordanie, de la Jordanie, de la Syrie et du Liban.
  • L’organisme emploie environ 22 000 professeurs dans 700 écoles, dont 245 établissements dans la bande de Gaza et une quarantaine en Syrie.
    Des enfants palestiniens ayant fui leur maison regardent à travers le grillage d'une école où ils se sont réfugiés à Rafah
    Des enfants palestiniens ayant fui leur maison regardent à travers le grillage d’une école où ils se sont réfugiés à Rafah © Ibraheem Abu Mustafa / Reuters

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