Une dynamique de destruction créatrice se cacherait selon les spécialistes du commerce international dans les différentes clauses de cet accord négocié en secret et dont on ne connait pas les détails. Il y aura au Canada des secteurs gagnants mais aussi beaucoup de perdants.
Si cet accord a le potentiel, comme tous les accords de libre-échange, de créer de nouvelles opportunités d’exportation de certains de nos produits qui sont plutôt uniques ( sirop d’érable, avions de Bombardier, pétrole brut lourd de l’Alberta, Bauxite et whisky), il pourrait aussi avoir un effet destructeur dans des secteurs ou des producteurs étrangers peuvent offrir les mêmes produits, à moindres coûts.
Ce partenariat représente un boulet potentiellement destructeur particulièrement donc pour nos secteurs agricoles du lait, des oeufs ou de la volaille.
Dans ces trois secteurs, le Canada avait mis en place dans les 1970 un système garantissant des prix de vente plancher pour garantir aux agriculteurs un revenu stable. Ainsi, au Canada, le prix du lait par exemple est déterminé non par le marché, mais par les coûts de production. Tout cela est maintenant remis en question.

Secousse dans l’agriculture, mais le gouvernement dit veiller au grain
Cet accord au potentiel destructeur survient à deux semaines de la tenue d’élections nationales au Canada et on ne mesure pas encore quel sera son impact sur les intentions de votes des électeurs qui doivent choisir s »il rééliront ou non le premier ministre conservateur Stephen Harper qui au pouvoir depuis presque bientôt dix ans.
Au cours des derniers jours, Stephen Harper avait répété que la gestion de l’offre serait maintenue, sans toutefois s’engager à la protéger dans son intégralité.
Pour faire face aux nouvelles pressions de la compétition internationale, ces secteurs de l’agriculture canadienne pourront compter durant les 10 prochaines années sur un coussin financier de quatre milliards et demi de dollars qui leur permettra, affirme le chef conservateur, de s’adapter aux nouvelles réalités du marché.
Il appert cependant que le secteur agricole ne devrait pas être le seul à se méfier de la promesse de l’éclatement des tarifs douaniers entre le Canada et 11 autres nations regroupant au total 800 millions de consommateurs.
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Sur la route de la mondialisation du libre-échange
Aujourd’hui, près de 80 % des exportations canadiennes se font déjà vers des pays avec lesquels il y a un accord de libre-échange : les États-Unis, le Mexique, le Chili.
La nouvelle zone de libre-échange regroupera, entre autres, le Canada, les États-Unis, l’Australie et le Japon, mais pas la Chine.
En adhérant à l’accord de Partenariat transpacifique, le Canada ouvre davantage ses marchés potentiels d’exportations en se donnant des accès à des marchés imposants comme le Japon (3e économie mondiale), le Vietnam et la Malaisie.

Si l’entente est ratifiée par toutes les législatures nationales, elle constituera le plus important accord de libre-échange à ce jour, dans une zone regroupant 800 millions de personnes et représentant 40% de l’économie mondiale.
Avec la contribution de Francis Plourde, Claude Bernatchez et Marie Villeneuve de Radio-Canada
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