La nouvelle a fait le tour du monde la semaine dernière et elle continue de faire tourner la tête à bien des Canadiens : la ville de Montréal soutient ne pas avoir le choix de libérer dans les eaux du fleuve Saint-Laurent 8 milliards d’eaux usées contenant en autre des tonnes de boues fécales non traitées.
Le maire de Montréal Denis Coderre parle du déversement.
L’affaire, quelque peu choquante d’un point de vue environnemental, s’est rapidement embourbée dans la controverse d’un souque à la corde entre politiciens de différents paliers à savoir qui savait quoi et depuis quand par rapport au projet de déversement du maire de Montréal qui selon ce sernier serait dans les cartes depuis plus d’un an.
La Ville doit procéder à ce déversement de quelque 8 milliards de litres d’eaux usées le temps de déplacer une chute à neige située dans la zone des travaux de réaménagement de l’autoroute Bonaventure, une importante artère qui mène tout droit au coeur du centre-ville de Montréal.
La grande question bien sûr serait de savoir si le fleuve Saint-Laurent peut absorber une si grande quantité d’eaux usées.
Il y a quelques années encore on le décrivait comme l’un des grands fleuves les plus pollués d’Amérique. Récemment, les nouvelles se font plus encourageantes.
Un kayakiste prend les eaux du fleuve Saint-Laurent, à Montréal.
Le saviez-vous?
8 milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve, c’est treize mètres cubes par seconde pendant sept jours.
C’est l’équivalent de 2600 piscines olympiques.
En 2003, Montréal a rejeté par deux fois de très grandes quantités d’eaux usées dans le fleuve en raison de travaux dans le même égout collecteur sud-est. En mars, 10,5 milliards de litres ont été déversés. En octobre-novembre de la même année, c’était 7,6 milliards de litres. Par ailleurs, en 2005, la ville a déversé 770 millions de litres.
Pour plusieurs citoyens, déverser huit milliards de litres de matière fécale, médicaments, phosphore, déchets plastiques et autres tampons, sans passer par une station d’épuration, est tout simplement irresponsable.
Le ministre de l’environnement se prononce
Le ministre de l’Environnement du Québec, David Heurtel, affirme cependant que la décision de déverser 8 milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent est l’unique option à prendre dans ce dossier.
M. Heurtel soutient que ces conclusions sont basées sur la science. « Tant les experts gouvernementaux, les experts de la Ville que les experts indépendants confirment que c’est la seule solution possible », répète-t-il.
Le déversement d’eaux usées doit s’effectuer entre le 15 octobre et le 15 novembre pour minimiser l’impact sur l’environnement.
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