Stephen Harper avec entre les mains une enseigne contre la taxe au carbone lors d’un rassemblement de partisans conservateurs l’an dernier.

Stephen Harper avec entre les mains une enseigne contre la taxe au carbone lors d’un rassemblement de partisans conservateurs l’an dernier.

Le Canada passera-t-il de climatosceptique à climatosympathique à temps pour Paris?

Le premier test du nouveau gouvernement libéral canadien de Justin Trudeau sur la scène internationale et qui prendra les reines du pouvoir d’ici une vingtaine de jours se produira vraisemblablement à Paris dans un peu plus d’un mois au Sommet de l’environnement.

Le premier ministre élu a promis en campagne électorale de tourner la page de presque dix ans de politique environnementale souvent imprégnée d’une bonne dose de climatoscepticisme du gouvernement conservateur de Stephen Harper.

Justin Trudeau a promis de se rendre personnellement à Paris en novembre entouré des dix autres premiers ministres provinciaux pour affirmer à la face du monde que le Canada est maintenant prêt enfin à faire face à ses responsabilités.

Cela traduit un changement de ton lorsqu’on sait qu’en juillet dernier par exemple, Stephen Harper avait choisi de ne pas assister au sommet des Amériques sur l’environnement qui se déroulait pourtant dans la plus grande ville de son pays, Toronto.

Mais un changement de ton et la promesse d’un discours à Paris ne changent rien au fait que pour le moment, par rapport aux changements climatiques, le Canada a quelques objectifs, mais pas de plan à proposer à Paris.

À quoi pourrait ressembler un plan canadien pour Paris

S’il veut assoir son plan sur l’environnement pour Paris sur une quelconque crédibilité, le nouveau gouvernement Trudeau devrait avant-tout s’inspirer des suggestions des experts canadiens eux-mêmes.

Un regroupement pancanadien de chercheurs universitaires a notamment présenté il y a exactement une semaine un résumé de ce que pourrait être le plan d’action canadien sur les changements climatiques.

Le rapport du collectif Dialogues pour un Canada vert invite notamment à trouver des sources d’énergie autres que les combustibles fossiles comme celui du pétrole lourd de l’Alberta.

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Le futur premier ministre canadien Justin Trudeau avec sa famille il y a quelques jours au Nunavut dans l'Arctique. Le Canada pourrait à Paris parler de tous ses feux sur l'environnement, retrouver sa crédibilité internationale perdue en laissant parler ses scientifiques.
Le futur premier ministre canadien Justin Trudeau avec sa famille il y a quelques jours au Nunavut dans l’Arctique. Le Canada pourrait à Paris parler de tous ses feux sur l’environnement, retrouver sa crédibilité internationale perdue en laissant parler ses scientifiques. © Paul Chiasson La Presse canadienne

Coup de froid des conservateurs sur la science publique au Canada

Durant le dernier mandat de Stephen Harper prés d’un chercheur sur quatre au gouvernement se disait victime en 2013 de pressions visant à ne pas lui permettre de s’exprimer librement en public et devant les représentants des médias, notamment sur des questions pouvant avoir un lien avec l’environnement.

C’est ce que révélait un sondage réalisé pour le Syndicat de la fonction publique du Canada qui est l’un des plus grands syndicats multiprofessionnels au Canada, représentant quelque 48 500 professionnels de la fonction publique employée par le gouvernement fédéral.

Le sondage révélait aussi qu’une très grande majorité des scientifiques canadiens, soit 90 %, ne se sentaient plus libres de parler de leurs travaux aux médias.

La plupart (86 %) croyaient que si leur ministère prenait une décision susceptible de nuire à la santé ou à l’environnement, et qu’ils décidaient de la dénoncer ou d’en parler ouvertement, ils feraient face à des représailles ou à de la censure.

Près de 25 % des scientifiques qui travaillaient pour le gouvernement fédéral affirmaient en 2013 qu’on leur a demandé d’omettre de l’information ou de la modifier pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec la science.
Près de 25 % des scientifiques qui travaillaient pour le gouvernement fédéral affirmaient en 2013 qu’on leur a demandé d’omettre de l’information ou de la modifier pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec la science.

Avec la contribution de Philippe Marcoux, Jacques Beaupré et Michel Désautels de Radio-Canada

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