Le premier ministre canadien Justin Trudeau au centre et la première ministre provinciale de l'Ontario, Kathleen Wynne,  à sa gauche, et Philippe Couillard à sa droite qui est le premier ministre du Québec.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau au centre et la première ministre provinciale de l'Ontario, Kathleen Wynne, à sa gauche, et Philippe Couillard à sa droite qui est le premier ministre du Québec.
Photo Credit: PC / Adrian Wyld

Justin Trudeau promet une « approche canadienne » au climat

Le nouveau premier ministre canadien affirme qu’il pourra se rendre au Sommet très attendu sur le climat à Paris la semaine prochaine avec en poche une stratégie pancanadienne.

Beaucoup de détails de cette stratégie manqueront encore à Paris, mais l’existence d’une « approche canadienne » apparaît moins incertaine alors que lundi au Canada, les premiers ministres des 10 provinces et territoires du Nord ont pu donc pour la première fois en six ans échangés autour d’une même table avec leur premier ministre canadien.

Le précédent premier ministre canadien, le conservateur Stephen Harper, avait boudé ce genre de rencontre, car opposé à toutes formes de taxe sur le carbone par exemple, il voulait éviter dit-on de se faire piéger par ses homologues provinciaux dans leur combat contre le réchauffement climatique.

Un objectif national est possible même s’il y a des solutions provinciales différentes

De dire hier Justin Trudeau, à la sortie de sa réunion avec les autres premiers ministres : « Il est clair que la voie à suivre pour le Canada sera dans une solution qui ressemble au Canada,  l’on partage des valeurs et des désirs communs mais à travers des approches souvent différentes dans tout ce grand pays ».

Après une quatre heures de travail avec les dirigeants provinciaux et territoriaux l’heure était donc au discours en conférence de presse pour Justin Trudeau qui a précisé : « Nous allons démontrer que nous sommes sérieux sur le changement climatique… Cela signifie la prise de décisions fondées sur la science, cela signifie la réduction des émissions de carbone, y compris par la tarification du carbone vers une économie résiliente au changement climatique et en investissant dans la prospérité économique durable ».

Écoutez

Extrait de la conférence de presse de Justin Trudeau (en anglais)

Deux autres sons de cloche, l’un dissident

Alors que l’enthousiasme de Justin Trudeau était partagé par la plupart des premiers ministres au cours de la journée, le premier ministre de la province pétrolière de la Saskatchewan, Brad Wall, était la voix des dissidents quand a noté que quelque 30 000 emplois ont déjà été perdus dans le secteur de l’énergie du Canada en raison du ralentissement économique mondiale et que le combat contre le réchauffement ne doit pas se faire au détriment des travailleurs.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, à la rencontre des premiers ministres à Ottawa
Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, à la rencontre des premiers ministres à Ottawa © ICI Radio-Canada

Cela dit, la province voisine de l’Alberta, qui est elle la plus importante province pétrolière canadienne, avait publié, dimanche, un rapport longuement attendu concernant sa politique en matière de lutte contre les changements climatiques qui comprend une taxe sur le carbone s’appliquant à tous les secteurs.

La taxe s’élèvera à 20 $ par tonne de gaz à effet de serre (GES) en 2017 et passera à 30 $ l’année suivante. L’Alberta annonçait du coup qu’elle limitera aussi le taux d’émissions de GES pour l’industrie des sables bitumineux à 100 mégatonnes et que la province abandonnera complètement d’ici 15 ans toute production d’électricité à partir du charbon!

La réussite de la politique en matière de lutte contre les changements climatiques présentée dimanche par la province pétrolière de l’Alberta et sa première ministre, Rachel Notley, est perçue comme essentielle pour redorer le blason de l’Alberta sur le plan environnemental et probablement celui du Canada au plan international.

La première ministre albertaine, Rachel Notley.
La première ministre albertaine, Rachel Notley. © PC/Larry MacDougal

Le saviez-vous?
Les Canadiens prêts à payer plus cher pour une énergie plus propre
Un nouveau sondage réalisé par le Angus Reid Institut suggère que plus des deux tiers des Canadiens croient que le changement climatique est une menace sérieuse et qu’ils sont largement en faveur que leur pays s’engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre, même si cela doit représenter pour eux un coût personnel, bien que les opinions varient considérablement d’une région du pays à l’autre.
63 % disent qu’ils appuient des engagements canadiens à Paris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, même si cela signifie une augmentation de 10 pour cent dans leurs coûts énergétiques annuels.
52 % soutiennent l’idée d’une taxe sur le carbone, mais une majorité s’est opposée à un tel régime en Alberta…
Le sondage a été mené entre le 16 et 18 novembre auprès de 1508 Canadiens via Internet. Comme le sondage a été mené en ligne, une marge d’erreur n’est pas applicable.

Avec des informations de CBC et la contribution de Marjorie April, Jacques Beaupré et Sandra Gagnon de Radio-Canada

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