La statue d,Edward Conrwallis, fondateur de Halifax en Nouvelle-Écosse, érigée en 1930
Photo Credit: Radio-Canada

Edward Cornwallis: Le devoir de mémoire, même dans l’horreur

Edward Cornwallis, fondateur de la ville de Halifax en Nouvelle-Écosse en 1749, était le gouverneur de ce territoire britannique outre-mer de 1749 à 1752.

Halifax se voulait être un contrepoids à Louisbourg, le fort français tout près.

Selon les livres d’histoire, les Anglais, d’aucuns disent les Britanniques, mais souvenons-nous que l’Écosse vient à peine d’être vaincue, les Anglais donc appellent Nouvelle-Écosse la Nouvelle-Écosse continentale d’aujourd’hui (donc sans l’Île-du-Cap-Breton), le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard.

Premiers habitants de ce territoire, les Mi’kmaqs refusent de reconnaître la mainmise anglaise. De plus, le site choisi pour l’implantation du fortin et de l’agglomération Halifax a une double valeur pour les Mi’Kmaqs. On y chasse l’orignal (élan d’Amérique) et on s’y retrouve pour des cérémonies à caractère religieux.

Affrontements

Les premiers heurts sont inéluctables. Cornwallis a des ordres de Londres, il est un des héros de la guerre contre l’Écosse et il songe à l’avancement de sa carrière militaire et diplomatique – il deviendra gouverneur de Gibraltar après son passage en Nouvelle-Écosse.

Il écrit donc au Board of Trade de Londres, l’organisme britannique qui supervise sa mission, se plaignant de son manque d’argent, de la faiblesse de la garnison militaire sous ses ordres.

On le somme de faire la paix avec les Mi’kmaqs, de tisser des liens commerciaux avec les Français de Louisbourg. Il n’en a cure.

En octobre 1749, Edward Cornwallis publie une ordonnance qui sera connue sous le nom de « Proclamation de la scalpation ».

En effet, son gouvernement prévoit de payer une prime à quiconque tuera un Mi’kmaq, les adultes comme les enfants, avec pour objectif de les expulser de la Nouvelle-Écosse continentale. On ignore le nombre exact de victimes, mais plusieurs rapports décrivent en détail des attaques contre des villages mi’kmaqs et des mercenaires rapportant des dizaines de scalps pour réclamer leurs primes.

Corwallis à Halifax aujourd’hui

Daniel Paul, tenant son livre "Nous n'étions pas les sauvages"

Daniel Paul, tenant son livre « Nous n’étions pas les sauvages »

Évidemment, ce pan de l’histoire canadienne a été omis de nombre de livres d’histoire d’ici.

Depuis de nombreuses années, une statue en l’honneur d’Edward Cornwallis trône dans un parc du centre-ville.

Aujourd’hui, le premier ministre provincial néo-Écossais Stephen McNeil affirme être tout à fait disposé à demander officiellement au conseil municipal de Halifax de retirer la statue.
Ce vendredi matin à l’Assemblée législative provinciale, Stephen McNeil a déclaré qu’à la demande d’un aîné mi’kmaq, l’identification de la rivière Cornwallis a été retirée du territoire mi’kmaq qu’elle traverse.

Haine et racisme

Ce qui est profondément triste dans l’histoire des Mi’kmaqs sous Cornwallis c’est que la proclamation de la scalpation ne portait pas que sur les hommes et les guerriers, mais sur tous les Mi’kmaq, hommes, femmes, enfants, aînés, etc.

Selon l’aîné Daniel Paul, c’est du génocide, pur et simple.

Monsieur Paul ajoute qu’on ne doit pas pour autant rayer son nom des livres d’histoire. Le devoir de mémoire s’applique ici même dans l’horreur.

RCI; Encyclopédie canadienne; Daniel Paul, aîné, chercheur et auteur mi’kmaq; Dictionnaire biographique du Canada;CBC.

Catégories : Autochtones, Société
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