Des caribous

Photo Credit: Garry Beaudry/B.C. Forest Service/AP

Les Inuits veulent protéger leur culture alimentaire venue de la terre et des eaux

Le panier d’épicerie dans le Grand Nord du Canada coûte une petite fortune. Le double voire le triple du prix payé par les Canadiens vivants plus au sud. Le transport des denrées par avion est en grande partie responsable de cette facture salée.

Plutôt que de se nourrir de caribou, d’omble arctique, de phoque, ou de baies, et autres plantes cueillies sur place, les Inuits se nourrissent principalement de ce qu’on leur apporte du sud.

Mais les choses pourraient changer. Un rapport du Conseil circumpolaire inuit Alaska (CCI-Alaska) paru récemment confirme l’importance des produits issus de la chasse et de la pêche dans l’identité inuite.

La culture inuite en est d’ailleurs imprégnée. La chasse du caribou ou du phoque, la pêche de l’omble de l’Arctique, la cueillette de ronces, les techniques pour les apprêter, les entreposer et les partager font l’objet d’oeuvres d’art, de danses, de légendes, et font partie de l’éducation et de la langue.

Des visites dans une quinzaine de villages inuits de l’Alaska ont montré que le concept de sécurité alimentaire différait grandement entre ce que proposent gouvernements et chercheurs et ce que souhaitent les Inuits. Valeur nutritionnelle et pouvoir d’achat pour les uns, apport plus important en aliments traditionnels pour les autres.

« Nos aliments traditionnels sont plus que des calories et des éléments nutritifs; ils représentent la subsistance à travers notre culture et reflètent la santé de l’écosystème arctique tout entier ».

© Levon Sevunts / Radio Canada International

La nourriture, une question de survie et d’identité

Pour les gens du Nord, la plus grande menace à leur sécurité alimentaire vient, par exemple, des bateaux d’approvisionnement qui perturbent les animaux par le bruit et la pollution.

Le rapport du Conseil circumpolaire inuit Alaska (CCI-Alaska) demande donc que les politiques arctiques soient pensés pour protéger la culture alimentaire des Inuits.

« Les gens qui polluent doivent avoir plus de responsabilités et il faut s’attendre d’eux à ce qu’ils changent leur comportement, plutôt que d’attendre des Inuits qu’ils changent le leur. » Caroline Behe, conseillère en savoir et science autochtone du CCI-Alaska.

D’après un texte de Dan Joling, Associated Press

Le Conseil circumpolaire inuit

Fondé en 1977, le Conseil circumpolaire inuit (CCI) constitue maintenant une des principales organisations non gouvernementales internationales représentant quelque 150 000 Inuits en Alaska, au Canada, en Chukotka (Russie) et au Groenland. Le CCI a le statut consultatif II (maintenant appelé statut consultatif spécial) auprès du Conseil économique et social des Nations Unies, ce qui témoigne de son statut attesté et de sa compétence spéciale dans les questions autochtones.

Catégories : Autochtones, Environnement et vie animale, International, Santé
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