Le huard a encore plongé jeudi, aux environs de 71 cents américains, un bas-fond jamais vu en 12 ans, entraîné notamment par une nouvelle baisse marquée des prix du pétrole.

Le huard a encore plongé jeudi, aux environs de 71 cents américains, un bas-fond jamais vu en 12 ans, entraîné notamment par une nouvelle baisse marquée des prix du pétrole.
Photo Credit: Luc Lavigne

Les côtés de moins en moins brillants du dollar canadien

Le dollar canadien surnommé « huard » (le nom de certains canards au Canada) poursuit sa chute tandis que la reprise économique elle tarde à se faire sentir.

Selon le gouverneur de la Banque Centrale du Canada qui prononçait jeudi dans la capitale canadienne un discours très attendu sur certains aspects de la politique monétaire américaine, cette chute pourrait se poursuivre.

Dans son premier discours de l’année 2016, Stephen Poloz, a entre autres expliqué que les politiques monétaires des États-Unis et du Canada vont devoir être divergentes cette année.

Tout cela laisse présager le maintien dans l’ensemble d’une politique de faibles taux d’intérêt dans notre pays qui traverse une période de ralentissement économique au moment même  les États-Unis elles peuvent contempler un raffermissement de leurs taux.

Cette divergence de politique monétaire entre les deux pays est historiquement assez rare et potentiellement risquée, car elle représente un handicap potentiel de plus pour le Canada qui devient moins attrayant aux yeux des investisseurs étrangers.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, lors d’une présentation à l’hôtel de ville d’Ottawa
Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, lors de son discours à l’hôtel de ville d’Ottawa © PC/FRED CHARTRAND

Semaines éprouvantes pour notre dollar : blâmez le pétrole

Pour les consommateurs canadiens et leurs entreprises, le grand trouble-fête en ce moment est la chute des prix du pétrole dont les effets sont sévères sur l’économie canadienne, car notre pays est un des grands producteurs de pétrole de l’occident.

D’après le gouverneur de la Banque Centrale du Canada, Stephen Poloz, notre dollar et l’économie canadienne dans son ensemble devraient mettre encore quelques années à s’ajuster à la chute des prix du pétrole.

Le huard a régulièrement faibli depuis décembre, lorsque la Réserve fédérale (banque centrale) américaine a relevé ses taux pour la première fois en près d’une décennie.

Attendez-vous prochainement à un dollar canadien encore moins brillant, à des hausses de salaires peu perceptibles et à des factures d’épicerie encore plus salée.

Écoutez
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Le Canada à l’abri des taux d’intérêt négatifs, pour le moment

La Banque du Canada affirmait pour la première fois il y a un mois qu’elle pourrait envisager de faire reculer son taux d’intérêt directeur en deçà de 0 % si jamais le pays devait être confronté un jour à une crise économique aussi importante que celle causée par la crise financière de 2008.

Stephen Poloz avait alors affirmé lors d’un discours qu’un taux d’intérêt négatif était un des nombreux outils potentiels non traditionnels que la banque pourrait choisir d’utiliser dans le scénario peu probable d’une nouvelle crise.

Mais l’impact d’une telle décision pourrait être limité, avait prévenu M. Poloz : « Nous ne pouvons donc pas nous montrer désinvoltes quant à l’ampleur de la marge de manoeuvre dont nous disposons encore. De plus, certains signes montrent que les consommateurs et les entreprises réagissent moins aux baisses de taux d’intérêt lorsque ceux-ci sont déjà très faibles. »

Pièces canadiennes de un dollar
Pièces canadiennes de un dollar © PC/Jonathan Hayward

Le saviez-vous?
Un côté plus brillant du dollar canadien
– Une pièce commémorative d’un dollar sera fabriquée le mois prochain à l’occasion du 100e anniversaire du droit de vote des femmes à Winnipeg au Manitoba, là où se trouve donc l’usine de fabrication de la Monnaie royale canadienne.
– C’est une coïncidence heureuse puisque le Manitoba, au centre du pays, a été la première province canadienne à accorder aux femmes le droit de vote, le 28 janvier 1916.
– Les Canadiens pourront facilement l’avoir en poche, car en tout, on devrait frapper cinq millions de ces pièces spéciales.
– Sur le côté face de la pièce sera gravé le visage de la reine Élisabeth II qui est la souveraine du Canada et sur le côté pile, on verra la représentation d’une simple Canadienne qui est sur le point de voter pour la première fois en 1916.
– Cette pièce au dessin encore non officiellement dévoilé sera en circulation « dans les prochains mois » indiquent les responsables de la Monnaie royale.

Pierre Leduc, peintre naturaliste, travaillant sur des pièces de la Monnaie royale canadienne. ©www.animalia.ca
Pierre Leduc, peintre naturaliste, travaillant sur des pièces de la Monnaie royale canadienne. © ©www.animalia.ca

Avec la contribution de Gabrielle Sauvageau, Jacques Dufresne et Elizabeth Ryan de Radio-Canada

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Catégories : Économie, Politique
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