163 000 enfants des Premières Nations n’ont pas accès aux mêmes services gouvernementaux que les autres petits canadiens. Le gouvernement fédéral « doit cesser cette pratique discriminatoire et prendre des mesures afin de corriger et prévenir la situation ».
Ainsi en a décidé le Tribunal canadien des droits de la personne qui souligne que « les politiques et les formules de financement fédérales créent une incitation perverse à placer les enfants des Premières Nations en foyer d’accueil et n’abordent pas les besoins culturels des enfants. »
Financement insuffisant et inéquitable
En février 2007, la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations et l’Assemblée des Premières Nations avaient déposé une plainte devant la Commission canadienne des droits de la personne alléguant que les services sociaux offerts par le gouvernement du Canada aux enfants des réserves autochtones étaient inférieurs à ce qui était offert aux autres enfants par les gouvernements provinciaux, et ce, même si les besoins étaient encore plus criants sur les réserves.
Il faudra attendre jusqu’en février 2013 avant que ne débutent les audiences sur la preuve. Entretemps, le gouvernement fédéral aura tenté à huit reprises de faire tomber la cause en prétendant que les services protection de l’enfance destinés aux Premières Nations ne devaient pas être comparés à ceux offerts à tous les autres Canadiens.
« Il est inconcevable que nous ayons à entreprendre un recours juridique contre le gouvernement canadien pour que les enfants des Premières nations obtiennent la même chance de grandir au sein de leur famille comme les autres enfants. » Cindy Blackstock, directrice générale de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières nations.
Les témoignages entendus jusqu’à la tenue des plaidoiries en octobre 2014 auront finalement permis de mettre en lumière l’iniquité des services du gouvernement fédéral dans plusieurs domaines comme l’éducation, santé, le logement et l’eau.
Quant à la décision du Tribunal des droits de la personne, elle statue que le modèle de services sociaux offerts par le gouvernement canadien aux enfants et aux familles des Premières nations « se traduit par une absence de services qui crée une variété de conséquences négatives pour les enfants et les familles qui vivent sur des réserves ».
Le cas suivi dans le monde entier
Des peuples autochtones et des experts en matière de droits de la personne ailleurs sur la planète ont suivi de près cette affaire, tout comme les enfants des Premières Nations qui ont assisté à des audiences écrit des textes à propos de leurs expériences et participé à la campagne de sensibilisation « Je suis un témoin » qui invitait les personnes et les organisations à s’inscrire pour suivre l’affaire comme « témoins ».
Plus de 14 350 personnes et organisations dans le monde se sont enregistrées sur fnwitness.ca
Le saviez-vous ?
- La population des Premières Nations est le segment le plus jeune de la population canadienne. Chez les Premières Nations, les enfants de 0 à 14 ans constituent 30,4 % de la population, alors que les enfants du même groupe d’âge constituent 16,5 % de la population non autochtone canadienne.
- Les enfants des Premières Nations seraient cinq fois plus susceptibles de faire l’objet d’un signalement justifié en protection de l’enfance et douze fois plus susceptibles d’être placés en foyer d’accueil que les enfants non autochtones.
- Il y a plus d’enfants des Premières Nations en famille d’accueil qu’à l’apogée de l’ère des pensionnats indiens.
RCI avec Radio-Canada
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