L’accaparement des terres: dure réalité aussi en Abitibi-Témiscamingue
Photo Credit: Radio-Canada

L’accaparement des terres: dure réalité aussi en Abitibi-Témiscamingue

Juste pour vous donner une image, l’Abitibi-Témiscamingue, je pense qu’on peut rentrer cinq fois la Belgique.»

Sylvain Vachon, président de la Fédération régionale de l’UPA Abitibi-Témiscamingue

L’accaparement des terres est un phénomène qui désigne l’achat, souvent controversé, de grandes étendues de terres agricoles dans des pays en développement notamment par des multinationales.

Songeons par exemple aux immensités de terres déboisées au Brésil où l’on fait la monoculture de palmier pour l’huile de palme.

Songeons aussi à ces terres achetées auprès de producteurs locaux en Afrique, qui souvent ne faisaient que de l’agriculture de subsistance, par des investisseurs venus d’ailleurs, surtout de Chine.

Les « locaux » sont remplacés par des Chinois amenés à y travailler et la production est expédiée en Chine. Il en va de matière première comme de produits alimentaires.

Et voilà que le phénomène se produit au Canada.

Des investisseurs chinois tentent d’acheter des terres agricoles au Témiscamingue, une belle région qui est malheureusement confrontée à des défis économiques d’envergure et où les terres arables sont sans doute les moins chères du Québec.

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Selon Sylvain Vachon, président de la Fédération régionale de l’Union des producteurs agricole (UPA), quelque 1 300 hectares font l’objet d’offres d’achat sérieuses de la part d’investisseurs étrangers – lire Chinois – et 7 300 hectares ont déjà trouvé preneur par d’autres investisseurs depuis 2009.

En fait, il n’y a pas que les Chinois qui jettent leur dévolu sur ces terres. Toujours selon l’UPA, la presque totalité, 90%, des terres agricoles vendues l’ont été à des gens qui ne sont pas résidents de la région d’Abitibi-Témiscamingue et qui n’ont aucunement l’intention de le faire.

Selon Luc Blanchette, ministre délégué aux Mines au gouvernement du Québec et ministre responsable de la région (il est député libéral de Rouyn-Noranda–Témiscamingue), une loi provinciale empêche les étrangers d’acheter des terres au Québec sans y avoir habité durant au moins trois ans.

Pour Sylvain Vachon, ce ne sont que de belles paroles. C’est sur le terrain, dans les rangs dans les villages qui périclitent que la réalité se vit.

Sylvain Vachon

Sylvain Vachon

« Ça nécessite une résilience hors du commun être agriculteur et c’est ce qui fait la force de l’agriculture familiale. Que l’on mette en place un environnement favorable économiquement parlant pour les agriculteurs et ce sont des gens d’ici qui les achèteront ces terres. »

Sylvain Vachon

Sylvain Vachon, président de la Fédération régionale d’Abitibi-Témiscaminque de l’Union des producteurs agricoles et l’invité au micro de Raymond Desmarteau.Écoutez

Catégories : Économie, International, Société
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