Des enquêteurs privés embauchés par le gouvernement canadien estiment avoir découvert l’identité de 5 315 individus qui seraient soupçonnés d’avoir abusé physiquement et sexuellement d’élèves dans les pensionnats autochtones du Canada. Mais il semble qu’aucune accusation criminelle ne sera portée contre ces individus.
Rappelons qu’entre la fin du 19e siècle et 1996 des milliers d’enfants autochtones ont été retirés de leur famille au Canada pour être envoyés de force dans des écoles qui se trouvaient bien souvent à des centaines de kilomètres de leurs proches.
Le but de l’enquête des détectives était d’amener certains des présumés coupables à témoigner pour aider les responsables du gouvernement à mieux déterminer la compensation financière qui pourrait être versée aux victimes des pires cas d’agression.
Ce Processus d’évaluation indépendante (PEI) et a été mis en place pour résoudre les revendications des victimes des abus les plus graves. La participation aux audiences du PEI est cependant facultative et un agresseur présumé ne pouvait pas non plus être poursuivi dans le contexte de ces évaluations.
4.450 présumés agresseurs ont refusé de participer et seulement 840 personnes ont au final indiqué une volonté de participer.
En tout, dix-sept agences de détectives privés ont été engagées, au coût de 1 576 380 $, à partir de 2005, selon des informations fournies par le ministère canadien des Affaires autochtones et du Nord (AINC).
Le saviez-vous?
– Selon le Secrétariat des pensionnats indiens, 33 712 survivants des pensionnats ont été indemnisés pour les agressions physiques et sexuelles qu’ils ont subies lorsqu’ils fréquentaient ces écoles et 4278 demandes sont toujours en cours de traitement.

Le Canada est noirci par la mort d’au moins 3201 pensionnaires autochtones
Rappelons que la Commission de vérité et réconciliation du Canada dans son rapport final publié il y a un mois et demi concluait que pendant les 130 ans qu’auront existé les pensionnats autochtones au Canada, au moins 3201 enfants déracinés de leur communauté y ont laissé leur vie.
Selon ce rapport sur les 150 000 enfants amérindiens, inuits ou métis arrachés à leurs parents et expatriés souvent à des centaines de kilomètres de leurs villages, environ 2 % officiellement n’ont pas survécu.
C’est un pourcentage « bien plus élevé que celle des enfants d’âge scolaire de la population en général », soulignent les commissaires dans leur rapport de 300 pages.
De 1941 à 1945 spécifiquement, le taux de mortalité des élèves autochtones était presque cinq fois plus élevé que le taux de mortalité général des écoliers canadiens.
Pendant 6 ans de travaux, la Commission a entendu les témoignages de 7000 victimes et responsables de pensionnats autochtones.

RCI avec des informations de Radio-Canada et de Martha Troian de CBC
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