Suite au décès de quatre piétons déjà depuis le début de l’année à Montréal, Radio-Canada a décidé d’analyser les milliers d’accidents survenus ces récentes années pour dessiner la carte des intersections les plus dangereuses dans la deuxième plus grande ville au Canada.
D’abord, les données de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) sont renversantes lorsqu’on fait le bilan de la situation 2011 à 2014 : 4700 accidents, 4825 piétons blessés et 59 piétons morts.
Toujours selon les données de la SAAQ, près du tiers des accidents impliquant de piétons ont eu lieu pendant l’heure de pointe en fin d’après-midi entre 15 h et 18 h. Leur nombre est aussi plus élevé vers la fin de la semaine de travail, avec une pointe de 1728 accidents les jeudis et vendredi contre 910 le week-end.
L’automne et le début de l’hiver sont plus sujets aux accidents : plus de 2000 collisions (43 %) sont survenues entre d’octobre à janvier.
Pour plus de lisibilité, seules les intersections témoins d’au moins quatre accidents sont affichées
Pour regarder la carte sur votre appareil mobile, cliquez ici.
Les endroits les plus dangereux dans le détail
Le centre-ville de Montréal en raison de sa grande densité est l’une des zones où les collisions entre piétons et véhicules se produisent le plus.
Le secteur de l’Université Concordia est particulièrement dangereux. Un total de 21 accidents en quatre ans sont survenus sur la rue Guy, entre les boulevards René-Lévesque et Maisonneuve et à l’intersection de Guy et Sainte-Catherine, une intersection courue notamment par les touristes étrangers.
Des artères plus éloignées du centre-ville où les piétons sont moins nombreux sont aussi témoins de plusieurs accidents. L’intersection du boulevard Pie-IX et de la rue Beaubien est parmi celles où il y a eu le plus de collisions.
Au Québec aussi, le sort des piétons devrait préoccuper les autorités. Ce sont 52 piétons qui sont morts en 2014 et 2589 qui ont été blessés dans des collisions avec des véhicules . Un record. Pourtant, personne jusqu’à tout récemment ne les représentait.
Le 6 octobre dernier, on a procédé au lancement officiel de l’organisme sans but lucratif Piétons Québec. Son objectif premier est de s’assurer que le point de vue des piétons sera dorénavant entendu lorsqu’il est question d’aménagement urbain et de la révision du Code de la route qui au Canada est une responsabilité provincial
La nouvelle équipe de direction de Piétons Québec (Félix Gravel, Véronique Fournier, Geneviève Guérin, John Husk, Louis Bernier-Héroux, Geneviéve Rajotte Sauriol, Jean-François Bruneau, Jeanne Robin, Philippe Cousineau-Morin, Étienne Grandmont)
Le saviez-vous?
Le piéton au Canada et au Québec n’a pas nécessairement priorité en tout temps – Même s’il a priorité à une traverse piétonnière, il peut recevoir une contravention s’il s’engage sans s’assurer du danger. C’est-à-dire que si un véhicule est déjà engagé et que le piéton entreprend de traverser, ce dernier est en tort et pourrait être puni par la loi. – Si un piéton traverse un boulevard sans se rendre au passage de piétons le plus près, il peut recevoir une contravention (très rare au Québec). – Traverser en diagonale une rue est aussi illégal pour un piéton. Il faut obligatoirement traverser de façon perpendiculaire (très rare au Québec).
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