Le chantier du nouveau palais de justice de Toronto est un lieu chargé d’histoire. Ce terrain de 1,7 acre, autrefois partie intégrante du quartier St John’s Ward est au centre de toutes les attentions aussi bien des médias que des autorités de la ville de Toronto.
Une attention qui se justifie non seulement par le fait que d’importants objets archéologiques dont certains datent des années 1800, y ont été découverts, mais aussi, et surtout parce qu’il fut le refuge de nombreux esclaves réfugiés qui ont fui l’horreur aux États-Unis grâce au chemin de fer clandestin.
Ce quartier a d’ailleurs été fondé par d’éminents membres de cette première communauté afro-canadienne bien qu’on y retrouve aussi de nombreux immigrants irlandais, italiens, chinois et juifs arrivés au 20e siècle.
Une analyse archéologique détaillée des objets retrouvés sur ce site lors des travaux d’excavation nous apprendra peut-être davantage sur la vie des différentes communautés qui y ont séjourné.
Je suis émerveillé de voir avec quels soin et attention on étudie le patrimoine et l’histoire de ce site archéologique avant que ne commencent les importants travaux de construction du palais de justice de Toronto. L’infrastructure est un élément clé d’une solide économie, mais elle peut aussi servir à mettre en valeur et à célébrer des événements historiques importants. Ce projet viendra agrémenter le paysage urbain de Toronto.
– Brad Duguid, ministre du Développement économique, de l’Emploi et de l’Infrastructure
Du chemin de fer clandestin à St John’s Ward
Au plus fort de l’esclavage aux États-Unis dans les années 1840 et 1860, certains Noirs décident de fuir l’humiliation et la déshumanisation pour rejoindre d’autres lieux plus prometteurs.
Le chemin de fer clandestin constitue leur bouée de sauvetage. Loin d’être un vrai chemin de fer, c’est un réseau de passeurs qui les aide en leur fournissant l’information nécessaire à la traversée vers la « Terre promise ».
Au bout de l’expédition hautement risquée, le Canada leur ouvre ses bras.
Les premiers qui s’installent à Toronto sur le nouveau site du palais de justice vont créer le quartier St John’s Ward.
Le chemin de fer clandestin n’est en réalité qu’un nom de code utilisé pour échapper à des bourreaux sans scrupule.
Certains des « chefs de trains », autre nom de code utilisé lors de ces expéditions pour désigner les guides, sont devenus des héros hautement célébrés à l’instar de Josiah Henson, Harriet Tubman et Mary Ann Shadd.
Dans le but de souligner cette histoire symbolique, Infrastructures Ontario va installer des illustrations sur la palissade qui va entourer le nouveau palais de justice de Toronto.
Une fois les travaux de construction achevés, ce site va abriter plusieurs tribunaux actuellement dispersés dans la ville.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.