Le Canada doit faire preuve de leadership moral et encourager le respect élémentaire des droits humains par les membres du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, selon l’ONG UN Watch.
D’après l’organisation non-gouvernementale UN Watch, à défaut de faire pression sur de pays puissants comme la Chine et la Russie, Ottawa peut en cibler d’autres comme l’Arabie saoudite et le Venezuela. Ces pays, auxquels s’ajoutent le Vietnam, l’Algérie, l’Éthiopie, le Nigéria et Panama dont la feuille de route en matière de respect des droits éléments est contestable selon UN Watch, font partie des 47 membres du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
Un Watch a profité du passage lundi à Genève du ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion, pour formuler sa demande. M. Dion séjourne en Suisse du 29 février au 2 mars 2016,où, en plus de prendre la parole à la 31e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et au segment de haut niveau de la Conférence sur le désarmement, il participera également à la première Conférence internationale d’annonce de contributions sur les mines antipersonnel.
Une voix qui porte
Le directeur de UN Watch, Hillel Neuer, estime que même si le Canada n’est pas membre du conseil, il devrait essayer de faire adopter une motion en tant qu’État observateur. « Si le Canada demande aux pays coupables de rendre des comptes, qu’il s’engage et qu’il tente d’être un meneur, ce sera une bonne chose », d’après M. Neuer.

Le Canada a d’autant plus les moyens de se faire entendre que récemment, il a annoncé une contribution de 15 millions $ au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Le ministre Dion avait déclaré à cette occasion que le Canada voulait s’impliquer de nouveau étant donné la nouvelle approche du gouvernement libéral envers les Nations unies.
Nuer a rappelé que l’ancien gouvernement libéral de Paul Martin avait voté contre l’élection de la Libye en 2003 en raison de la mauvaise feuille de route de son président Moammar Kadhafi en matière de droits de l’homme. Pour lui, il s’agit avant tout d’une implication morale et non d’une question de politique partisane entre conservateurs libéraux.
Ménager la chèvre et le choux
Joseph Pickerill, un porte-parole de M. Dion a répondu qu’Ottawa reconnaît les lacunes du conseil, mais il croit également que le seul moyen de l’améliorer est de s’engager directement. Selon, l’ancienne attitude canadienne du genre « Si ce n’est pas ce que nous voulons ou si ce n’est pas parfait, nous nous retirons » a été une erreur et n’a pas fait progresser les intérêts de la politique étrangère canadienne.
M. Pickerill ajoute que le rôle d’Ottawa est d’augmenter le niveau du débat, de défendre les valeurs canadiennes, de protéger amis et alliés et de faire en sorte que les droits humains soient respectés partout. Ce qu’on ne peut faire de l’extérieur.

L’ancien gouvernement conservateur s’est montré très critique à l’égard du conseil puisqu’il avait permis à des régimes dictatoriaux de critiquer le Canada et aux pays arabes d’adopter des résolutions anti-israéliennes.
Le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires étrangères, le conservateur Tony Clement, croit que le gouvernement devrait engager le débat avec les pays qui ne respectent pas les droits humains, mais que M. Dion devrait être prudent pour ne pas leur donner un sentiment de légitimité.
(Avec La Presse Canadienne)
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