Une figurine Lego illustrant une scientifique

Une figurine Lego illustrant une scientifique
Photo Credit: Lego

Le monde scientifique est-il seulement macho ou systématiquement misogyne?

Des déclarations et statistiques suggèrent que le monde scientifique évolue lentement et dans certains cas pas du tout par rapport aux notions d’équité et d’égalité quand il est question de la place des femmes.

Vincent Larivière - Université de Montréal
Vincent Larivière – Université de Montréal

Au Canada d’abord, parmi les 275,000 articles scientifiques publiés entre 2008 et 2012, seulement 31 % des auteures étaient des femmes, et ce malgré la présence en grand nombre des femmes dans toutes les sphères universitaires.

Dans une enquête parue il y a un peu plus de deux ans, une équipe de chercheurs du Québec à Montréal et de l’Université de l’Indiana a découvert qu’en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest et dans des pays très productifs en recherche, tous les articles ayant des femmes au sommet de la hiérarchie des auteurs sont moins cités que les articles ayant des hommes en position équivalente.

L’enquête vient confirmer ce que plusieurs études réalisées à plus petite échelle avaient démontré dans les 40 ou 50 dernières années, fait remarquer l’un de ses auteurs, le chercheur Vincent Larivière, professeur en sciences de l’information à l’Université de Montréal.

Le saviez -vous?
Si les femmes sont plus nombreuses dans les programmes de baccalauréat et de maîtrise, elles cèdent le pas aux hommes au niveau du doctorat et sont nettement moins nombreuses à décrocher des postes de professeur.
À l’échelle nationale, le Québec, le Manitoba et la Nouvelle-Écosse s’approchent le plus de l’égalité des sexes.
Les pays du Moyen-Orient méritent le bonnet d’âne.

© Suzanne Plunkett / Reuters

L’exclusion d’une moitié des cerveaux de la planète serait un problème très sérieux

Peut-on vraiment parler de misogynie de la part des publications scientifiques? Les chiffres semblent parler d’eux-mêmes, car l’écart entre le nombre de signatures féminines et masculines est considérable.

L’analyse de quelque 5,4 millions d’articles évalués par des pairs permet de constater que parmi les premiers auteurs, on compte plus de deux fois plus d’hommes (70 % ) que de femmes (30 % ).

De plus, les recherches effectuées par les femmes ont, en général, moins d’impact scientifique. Ainsi, dans chaque pays, les travaux des femmes sont moins cités dans d’autres travaux subséquents.

La différence entre les disciplines traitées représente également un facteur explicatif de cette inégalité. La science militaire, le génie, les mathématiques, l’informatique et l’économie demeurent ainsi la chasse gardée des hommes. Les femmes, quant à elles, dominent seulement dans les sciences infirmières, l’éducation et le travail social.

Le monde scientifique est-il demeuré misogyne?

Une entrevue de Rydy Desjardins de Radio-Canada en Alberta avec Vincent Larivière, aujourd’hui titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les transformations de la communication savante de l’Université de Montréal.

Écoutez

Aide-mémoire…
Attention aux distractions dans les labos
Pour le Britannique Tim Hunt, Prix Nobel de médecine 2001, les femmes scientifiques devraient travailler séparément des hommes, car elles sont trop distrayantes et sujettes aux émotions fortes.
« Trois choses se produisent quand [des femmes] sont dans un laboratoire : vous tombez amoureux d’elles, elles tombent amoureuses de vous, et quand vous les critiquez, elles se mettent à pleurer ».
Mais, face au scandale provoqué par ses déclarations en 2015 lors de la conférence mondiale des journalistes scientifiques en Corée du Sud, il a été contraint de démissionner de son poste à l’University College London.

Tim Hunt - Photo crédit : CBC
Tim Hunt – Photo crédit : CBC

Les hommes transformés en abeilles-esclaves comme dans une ruche

L’inventeur Nikola Tesla connu comme étant un génie et grand visionnaire avait un point de vue très négatif lorsqu’il était question des femmes.

Tesla était inquiet de la montée en puissance des Droits des Femmes dans une société en plein changement. Il disait qu’il craignait que les hommes ne soient un jour obligés de se soumettre aux Femmes.

Il expliqua à plusieurs reprises aux médias de l’époque qu’il n’aimait plus les femmes « modernes » qu’il jugeait trop masculines. Il affirmait que l’arrivée de la femme dans le monde actif était la pire tragédie au monde.

Il imaginait une société en structure de Ruche (comme pour les abeilles) où le mâle serait à la merci de leur reine. Il disait : « Notre civilisation va sombrer dans un état semblable à celui des abeilles, fourmis et autres insectes ! Un état où le mâle est impitoyablement tué. »

Nikola Tesla - Wikipédia

Nikola Tesla – Wikipédia

RCI avec La Presse Canadienne

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Catégories : Internet, sciences et technologies, Société
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