Pour minimiser l’empreinte environnementale de leurs activités, les horticulteurs vont mettre à l’essai des systèmes expérimentaux de traitement des eaux dans quatre exploitations pour mesurer la présence de polluants résiduels dans l’eau de ruissellement.

Pour minimiser l’empreinte environnementale de leurs activités, les horticulteurs vont mettre à l’essai des systèmes expérimentaux de traitement des eaux dans quatre exploitations pour mesurer la présence de polluants résiduels dans l’eau de ruissellement.
Photo Credit: Lisa-Marie Bélanger

Avoir l’azote, le phosphore et autres solides à fleur de peau

L’industrie de l’horticulture ornementale a inscrit le traitement des eaux usées parmi ses priorités. Il ne s’agit pas de simplement traiter ces eaux, mais de le faire de manière rentable.  Autrement, il est question pour cette industrie de réduire au minimum la quantité d’azote, de phosphore et de solides dans l’eau de ruissellement des serres et des pépinières.

L’impact sur l’environnement de l’azote et autres solides qui se trouvent dans les fertilisants utilisés par les horticulteurs a été maintes fois souligné par les chercheurs.

Ces substances constituent de véritables polluants lorsqu’elles sont acheminées vers les cours d’eau où elles favorisent l’éclosion de cyanobactéries qui peuvent affecter considérablement la santé humaine.

Les cyanobactéries encore appelées algues bleu- vert ressemblent à une soupe de brocoli. Elles produisent des toxines qui peuvent affecter la santé lors d’activités dans l'eau comme la planche à voile, la baignade et autres jeux d’enfants.
Les cyanobactéries encore appelées algues bleu -vert ressemblent à une soupe de brocoli. Elles produisent des toxines qui peuvent affecter la santé lors d’activités dans l’eau comme la planche à voile, la baignade et autres jeux d’enfants. © iStock

Les animaux ne sont pas épargnés

Si l’ensoleillement, la hausse des températures, les courants d’eau stagnants, le carbone peuvent être responsables de la formation et du maintien des fleurs d’eau à cyanobactéries, le phosphore et l’azote favorisent leur prolifération, ce qui devient problématique.

Du fait de leurs effets irritants et allergènes, les scientifiques soupçonnent leur responsabilité dans les problèmes gastro-intestinaux et la toxicité du foi chez les humains.

Les animaux aussi bien domestiques, de ferme que sauvages ne sont pas épargnés. Plusieurs cas d’affections graves voire de décès ont été rapportés, notamment au Canada et aux États-Unis .

Les dommages écologiques sont tout aussi importants. La faune aquatique et autres poissons sont exposés à la décomposition et à la trop grande respiration nocturne d’une matière organique trop importante de cyanobactéries qui causent un déficit en oxygène et une hausse anormale du pH  ( le potentiel d’hydrogène ) en raison de la forte présence de l’azote.

Un lit trop important de cyanobactéries affecte les branchies de poissons qui peuvent s'obstruer
Un lit trop important de cyanobactéries affecte les branchies de poissons qui peuvent s’obstruer © Jack Wolf/Flickr

Réduire ou détruire totalement les cyanobactéries, un défi collectif

Réduire ou éliminer les fleurs d’eau est un défi collectif, car les charges de phosphore, d’azote et autres solides peuvent provenir de toutes parts, des activités agricoles, des eaux usées domestiques, des activités industrielles, etc.

Les horticulteurs ornementaux ont décidé de mener leur part de combat en diminuant le ruissellement du phosphore et de l’azote vers les plans d’eau.

Les horticulteurs ornementaux ont ressenti la nécessité de préserver les rivières, les lacs et autres ruisseaux de la menace des cyanobactéries et ont décidé d'éviter que les substances toxiques présentes dans les fertilisants qu’ils utilisent se dirigent massivement vers ces eaux.
Les horticulteurs ornementaux ont ressenti la nécessité de préserver les rivières, les lacs et autres ruisseaux de la menace des cyanobactéries et ont décidé d’éviter que les substances toxiques présentes dans les fertilisants qu’ils utilisent se dirigent massivement vers ces eaux. © Radio-Canada/Anne-Louise Despatie

Pour accompagner les horticulteurs dans cette volonté de réduire les risques environnementaux de leur activité, le gouvernement fédéral a mis à leur disposition 400 000 dollars. Une aide adressée notamment à Fleurs Canada (Ontario) qui représente 250 membres provinciaux, y compris des distributeurs, importateurs et exportateurs de fleurs coupées et de plantes en pot.

Le secteur horticole contribue de façon appréciable à l’économie du Canada. Cet investissement aidera l’industrie de la floriculture à mettre au point diverses solutions innovatrices pour aider les serriculteurs à gérer efficacement les eaux usées et à améliorer la viabilité écologique de leurs exploitations.

Lawrence MacAulay, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire

Catégories : Environnement et vie animale, Santé, Société
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