Le président du Conseil du patronat du Québec a assisté à la présentation du budget fédéral à Ottawa. Yves-Thomas Dorval qui s’est entretenu avec Alice Chantal Tchandem, a souligné les bons et les moins bons points de ce budget, mais il s’est aussi inquiété de l’ampleur des déficits qui vont frôler les 100 milliards de dollars, soit une augmentation de 20 % pour les 5 prochaines années, alors que le gouvernement de Justin Trudeau n’annonce aucune prévision de retour à l’équilibre budgétaire.
Ce n‘est pas le déficit en lui-même qui inquiète, précise Yves Dorval, mais l’absence d’un plan de retour à l’équilibre budgétaire. Bien que le budget soit en ligne avec les promesses électorales du parti libéral, le déficit promis qui devrait être de 10 milliards de dollars pour l’exercice 2016-2017 est désormais multiplié par trois et il frôle les 30 milliards de dollars. Sur 5 ans, ces déficits vont être plus importants et s’élèveront à 100 milliards, ce qui suscite une certaine interrogation sur l’impact financier que ces déficits pourraient avoir sur l’équilibre budgétaire de l’État, s’inquiète monsieur Dorval.
![Budget fédéral 2016 : le Conseil du patronat du Québec avait formulé la recommandation suivante au gouvernement fédéral avant le dévoilement du budget : « se pencher de façon prioritaire sur un contrôle plus strict des dépenses publiques régulières ainsi que sur la mise en place de mesures incitatives à l'investissement dans le secteur privé [...] », ce qui n'a pas été suivi.](http://img.src.ca/2016/03/22/635x357/160322_ny7ym_budget-livres_sn635.jpg)
L’endettement à court terme pour donner un coup de fouet à l’économie n’est pas une mauvaise idée, explique Yves Dorval. C’est une décision intéressante dans la mesure où elle permet de cibler des investissements stratégiques, notamment la construction et la réparation des infrastructures, l’amélioration du transport en commun, la relance de la recherche et de l’innovation, la gestion de l’eau entre autres.
Les autres actifs stratégiques de ce budget concernent les clientèles démunies et vulnérables à l’instar des étudiants, des enfants, des autochtones, des ainés, et des personnes au chômage qui vont recevoir plus d’aide et pouvoir dépenser davantage, ce qui va permettre de stimuler l’économie.

Étant donné que la plupart des investissements ciblent le secteur public, constate monsieur Dorval, ils peuvent certes permettre d’améliorer la situation économique du pays sur le court terme, sans toutefois accroître sa compétitivité sur le plan international, précise-t-il.
La raison qu’il mentionne est que la croissance économique dépend davantage des investissements privés que de mesures priorisant le secteur public. Or, le budget fédéral semble avoir laissé sur le carreau le secteur privé.

À titre d’illustration, il mentionne l’annulation des mesures prévues pour l’allègement des taux d’imposition des entreprises privées et le fait qu’il n’existe dans le programme libéral aucun plan d’intervention pour favoriser les investissements privés qui sont porteurs d’emplois et de croissance.
Le budget présente quelques non-dits, et monsieur Dorval espère que d’autres bons points seront annoncés à l’issue des études et des travaux des comités qui vont siéger pour discuter d’autres sujets de grande importance pour le pays.

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